En finale, le BBD affronte Limoges déjà sûr de monter. Quelque soit l'issue du match, Boulazac rejoint l'élite.
Le 16 juin à Bercy, ce sera une finale pour le titre de champion de France de ProB. La montée est assurée pour les deux finalistes.
Limoges qui a fini premier de la phase régulière avait déjà son ticket. En battant Fos à domicile hier 91à 84, il permet à Boulazac l'autre finaliste de profiter de l'ascenseur.
La Dordogne devrait réserver une ovation pour les joueurs de Boulazac qui réalisent un exploit en accédant à la Pro A.
Aucun club d'aucun sport n'a jamais joué en élite dans le département.
Pau-Orthez quitte la Pro A pour la ProB la saison prochaine. Le BBD permet à l'Aquitaine de garder une équipe en élite.
Résultat de samedi Demi-finale, match d'appui Limoges - Fos-sur-Mer 91-84 Retour : Fos-sur-Mer - Limoges 75-61 Rappel : Autre demi-finale : Retour : Châlons-Reims - Boulazac 68-74 |
Le petit poucet récolte ce qu'il a semé
Cette montée en élite est le dernier chapitre de la belle histoire du BBD.
Boulazac, c'est un petit village de 6603 habitants, près de Périgueux. La commune est connue pour être l'une des zones commerciales majeures de Dordogne. Une curiosité qui n'en est plus une dans le milieu de la balle orange, tant ce club, champion de France de Nationale 2 en 2003 et de Nationale 1 en 2005, s'est donné les moyens de ses ambitions depuis son ascension dans l'antichambre de la ProA.
Tout d'abord, en construisant en 2008 le Palio, une salle de 5200 places. En se positionnant ensuite chaque année comme l'un des gros budgets de la division (le 6e cette saison avec 2,048 M d'euros, 2e masse salariale avec 736.000 euros).
L'argent ne lui avait pas porté bonheur lors de ses six premières saisons. Le club ne s'est jamais qualifié en play-offs. Il a fallu attendre la septième pour que Boulazac atteigne enfin son objectif.
Pour une fois, le staff technique a été sage à l'intersaison. A sa tête, Sylvain Lautié, dernier entraîneur en date à avoir remporté une Coupe d'Europe avec un club français (la Coupe Korac en 2002 avec Nancy). Avec les dirigeants, il a décidé de faire confiance à une ossature qui avait terminé 12e la saison dernière. Un pari fou qui a payé.
Cette stabilité, une première en Périgord avec six éléments conservés (Adjiwanou, Dubiez, Gaillou, Kerkchof, McKenzie, Soumahoro), a porté ses fruits. Un départ canon (6 victoires) place le club sur de bons rails.
Plus de détails sur l'hisotire du club sur le site officiel du BBD
Limoges, derby électrique
Surtout, le recrutement a été à la hauteur des espérances. Le pivot américain Darryl Monroe (2e MVP étranger de ProB), joueur de caractère transfuge de Boulogne-sur-Mer, s'est imposé comme la plaque tournante de l'équipe.
Et comme la greffe a aussi pris avec le virevoltant N'Joya à la mène, l'altruiste shooteur américain Ayers
et l'ailier fort Cheriet, ancien espoir de Roanne...
Du coup, voir les Périgourdins en tête de la ProB pendant 25 journées n'a surpris personne. Les retrouver en finale pour leurs premiers play-offs après avoir éliminé Boulogne-sur-Mer et Chalons-Reims non plus, tant leur banc a apporté son écot pour faire plier de nombreux adversaires notamment en fin de match.
Plus que ses individualités françaises passées par la ProA, c'est le collectif et un certain état d'esprit qui leur a permis d'atteindre les sommets, de faire plier Orléans et douter Cholet en Coupe de France.
" La cohésion du groupe s'est construite par rapport à ce qu'on partage hors du basket. Nous sommes des amis, des frères, plus que des coéquipiers ", affirme ainsi l'intérieur américain Amadi McKenzie.
Petit poucet aux dents longues, le grand Limoges peut en témoigner, tant leurs oppositions en saison régulière (86-82 pour Boulazac à l'aller, 75-74 pour le CSP au retour à Beaublanc) ont été indécises, voire électriques, dignes des plus grands derbies (les deux villes sont distantes de 98 km). En attendant leurs retrouvailles très attendues samedi prochain à Bercy en finale du championnat de France de ProB.