La Cour de cassation annule les PV de garde à vue du jeune soupçonné de meurtre lors d'une fête de village en 2009.
La douleur de la famille de Jérémy Censier
Pour elle, c''est un deuxième coup de poignard, après le meurtre du jeune Gersois en août 2009, lors des fêtes de Nay. La Cour de Cassation vient d'annuler les PV de garde à vue du meurtrier présumé. La famille de Jérémy est effondrée.
La même cour avait déjà remis en liberté le suspect présumé mi-septembre sur un point de procédure. En avril dernier, la Cour de cassation a annulé les gardes à vue faites sans avocat comme étant non conformes à la convention européenne des droits de l'Homme. Avec son arrêt daté d'hier, elle fait application de cette jurisprudence.
Cet arrêt " va fragiliser de beaucoup les éléments du dossier ", dans lequel " il y a peu de témoignages cohérents et clairs", puisque c'est pendant la garde à vue qu'on a essayé de lui faire dire des éléments d'aveu ", a précisé l'un des conseils du jeune homme, Me Thierry Sagardoytho.
Son client, âgé de 20 ans était mineur au moment des faits. Il est soupçonné d'avoir tué, d'un coup de couteau, Jérémy Censier, un jeune Gersois de 19 ans. Le drame s'est déroulé le 22 août 2009, lors des fêtes de Nay (Pyrénées-Atlantiques), un village situé à une vingtaine de kilomètres de Pau.
Six personnes au total sont renvoyées devant les assises des mineurs dans ce dossier. Le client de Me Sagardoytho est l'unique suspect à être poursuivi pour meurtre. Il avait été placé en détention provisoire. Le 15 septembre dernier sur un point de procédure, la cour de cassation l'avait remis en liberté, sans contrôle judiciaire.
" L'acquittement du principal suspect ", âgé de 20 ans et mineur au moment des faits, " se dessine lentement mais sûrement ", a commenté Me Sagardoytho.
" A force de perforer ce dossier comme un gruyère, je ne sais pas s'il va en rester grand chose", a-t-il ajouté. " Le renvoi aux assises est intervenu avant ces annulations ". Le procès devrait se tenir, mais " je ne vois pas quelle va être sa force probante ", a-t-il dit.