L'épidémie de Covid-19 a fait 200 morts en Limousin. Si la Creuse, la Corrèze et la Haute-Vienne ont été relativement épargnées par la première vague, le nombre de décès augmente fortement depuis début octobre. Certains indicateurs montrent que l'épidémie recule légèrement, mais rien n'est gagné.
Un confinement généralisé est entré en vigueur le vendredi 30 octobre 2020 sur l'ensemble du territoire français. Une mesure forte pour tenter de freiner l'évolution de l'épidémie de Covid-19.
Au printemps, un premier confinement avait permis de casser la courbe des contaminations et de soulager les services de réanimation.
Quelle différence avec mars 2020 ? Dans quelle situation se trouvent les services hospitaliers en Creuse, Corrèze et Haute-Vienne ? Retrouvez ici, les principaux indicateurs publiés quotidiennement par Santé Publique France.
Ces indicateurs permettent de se rendre compte de l'évolution de la situation et sont une aide à la prise de décisions.
Le nombre de décès
Les trois départements avaient été relativement épargnés par la première vague du printemps. En un peu plus de 5 mois, entre le 18 mars et le 31 août, la région avait enregistré 77 décès liés à la Covid-19. Mais depuis fin octobre, les choses s'accélèrent avec plusieurs décès par jour. 76 personnes sont décédées de la Covid en un mois et demi. La barre des 200 morts a été franchie ce mardi 17 novembre.Depuis le 18 mars, le Limousin a enregistré 200 décès liés à la Covid-19.
Au 17 novembre :
- Haute-Vienne : 88
- Creuse : 36
- Corrèze : 76
Un taux d'incidence en baisse
Depuis début septembre, le taux d'incidence était en hausse. Il s'agit du nombre de nouveaux cas par semaine glissante pour 100 000 habitants. En observant ce taux, ainsi que le taux de positivité et le taux de dépistage, on peut interpréter la situation de l'épidémie et comparer cette évolution d'un département à l'autre. Les courbes des départements de la Haute-Vienne et de Corrèze se situent en dessous du niveau national mais suivent globalement la tendance du pays. En Creuse, le taux d'incidence est encore élevé.
A partir du 28 octobre, Santé Publique France a été confronté à un bug, entraînant un retard très important dans les remontées des données des laboratoires.
L'incident a été résolu mais cela à fausser pendant quelques temps, les chiffres quotidiens des contaminations.
Cependant, depuis début novembre, une baisse du nombre de cas est observable.
Il faut toujours regarder les courbes avec prudence. Bien que les données soient fournies à J-3, il peut, sur quelques jours, y avoir du retard dans transmissions de données par les laboratoires d'analyses. De plus, avec l'arrivée des tests antigéniques (rapides et disponibles en pharmacie ou chez le médecin), le nombre de cas positifs peut être sous-évalué. "Cependant, d’après les données disponibles sur les volumes de tests antigéniques réalisés, il semble que leur exclusion ne remette pas en cause la diminution d’incidence observée. Les tests antigéniques seront inclus prochainement dans les indicateurs basés sur les données virologiques SI-DEP", précise Santé Publique France. "32 935 cas confirmés par test antigénique depuis début octobre" ont été intégrés à la base de données.
Des hospitalisations sous haute surveillance
Le but du confinement est de pouvoir préserver la santé des Français et en particulier les personnes vulnérables qui sont davantage explosées aux formes graves de la maladie. Il s'agit d'éviter à tout prix la saturation des services hospitaliers. Si les nombres de cas positifs peuvent faire fluctuer les taux d'incidence, les chiffres des décès, hospitalisations, et personnes en réanimation ne trompent pas.Les hospitalisations constituent un indicateur important. Il permet notamment une comparaison avec la situation du printemps. Ainsi, en Haute-Vienne, au 17 novembre 2020, ce sont 168 personnes qui sont hospitalisées. Au moment du pic de l'épidémie, en avril, 80 personnes avaient été hospitalisées dans le département.
8 Personnes se trouvent réanimation.
En Corrèze, au 17 novembre, 11 personnes se trouvent en réanimation. Au printemps, le nombre maximal de patients avait été de 13 (avril). Le département a dépassé le nombre maximum d'hospitalisations du printemps : 80 fin avril contre 86 le 9 novembre, avant de redescendre à 75 au 17 novembre.
Le département de la Creuse avait relativement épargné entre le mois de mai et fin septembre. Au 15 novembre, le nombre des hospitalisationsest grimpé jusqu'à 101 alors que lors du pic de mi-avril seulement 34 personnes étaient hospitalisées pour Covid. Au 17 novembre, 72 personnes sont toujours hospitalisées.
Le département disposait, avant le confinement du printemps, de 8 lits de réanimation (source Drees 2018). Une capacité aujourd'hui dépassée avec 15 patients, tout comme au printemps, au maximum de l'épidémie.
A noter que, depuis le 18 mars, 772 personnes ont quitté l'hôpital pour un retour à domicile.