Données de géolocalisation : comment les habitants de la Haute-Vienne modifient leurs habitudes pendant le confinement

Grâce à la géolocalisation des smartphones, Google et Apple publient des données sur nos déplacements. Il s'agit d'indicateurs sur lesquels le Conseil scientifique espère pouvoir s'appuyer pour mesurer les effets de l'acte 2 du confinement. Exemple de l'évolution des comportements en Haute-Vienne.

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Comment les populations se déplacent-elles, à quel moment et pour faire quoi ? Voilà des questions dont les réponses intéressent les autorités sanitaires. Car, pour lutter contre la propagation du Coronavirus, ces informations peuvent s'avérer utiles.

Ainsi, Google et Apple ont mis à la disposition de tous, des données sur les déplacements de leurs communautés. En France, le Conseil scientifique espère que ces outils pourront l'aider à décrypter le comportement des Français pendant le confinement de cet automne.

Nous avons pris ici, l'exemple des courbes pour la Haute-Vienne. 


Des habitudes modifiées

Les déplacements de population à l'intérieur d'une zone géographique donnée, peuvent fournir des indicateurs importants pour aider à la mise en place de mesures sanitaires précises. Ainsi, comme le souligne le Conseil scientifique, "ces indicateurs ont bien fonctionné pour évaluer l’impact du confinement de mars, où la mobilité des personnes était considérablement réduite". 

Commerces, loisirs, magasins d'alimentation, parcs et jardins, arrêts de transports en commun, lieux de travail ou de résidence, tels sont les "destinations" retenues dans ces données. C'est un peu comme un jeu de piste virtuel, dans lequel nous sommes des points qui se déplacent sur une carte. Pour analyser les variations de données, Google s'est appuyé sur celles recueillies entre le 3 janvier et le 6 février, elles servent de base de référence. Tout ce qui est au-dessus marque une fréquentation qui augmente, tout ce qui se trouve en dessous marque une activité qui ralentit. Apple, de son côté, communique sur les déplacements à pied ou en véhicule.
 
 ►Confinement 2 : baisse des déplacements vers les commerces d'alimentation et les pharmacies depuis le début du deuxième confinement. 

 

►Confinement 2 : forte baisse de la fréquentation des commerces et des loisirs, baisse logique en raison de la fermeture de ces lieux. 
 


 Des déplacements limités

 ►Confinement 2 : les habitants de la Haute-Vienne restent plus souvent chez eux, mais les données n'ont rien à voir avec celles du premier confinement, sans doute en raison des déplacements davantage autorisés qu'au printemps, notamment avec le maintien d'activités professionnelles (voir plus bas).


En été, les déplacements en voiture ont été plus importants que les déplacements à pieds… La tendance s'inverse depuis début septembre.
Les Hauts-Viennois préfèrent la marche les mercredis et la voiture les samedis. Des données qui peuvent, sur le coup, paraître anecdotiques mais, comme le souligne le Conseil scientifique, "les  données Google mobility suggèrent une légère réduction de la fréquentation des lieux de travail et des transports en commun depuis le 17 octobre".
 
 ►Confinement 2 : que ce soit à pied ou en voiture, les déplacements décrochent depuis le début du confinement. 


Le télétravail

En raison du maintien de l'ouverture des écoles et d'un certain nombre d'activités économiques, les déplacements professionnels sont plus nombreux qu'au printemps dernier. Au mois de novembre, le pic ascendant le plus fort correspond en fait au mercredi 11 novembre, jour férié. Le recours au télétravail semble moins systématique. 
 
 Confinement 2 : le gouvernement a souhaité "imposer" le télétravail. Au 3 novembre, les effets sur les déplacements vers les lieux de travail sont encore faible avec une fréquentation en baisse mais beaucoup moins que lors du premier confinement du printemps 2020. 


Prudence dans l'interprétation

Il s'agit de données brutes, anonymisées et qui respectent la vie privée (en tout cas autant que le promettent les deux multinationales…). D'ailleurs, les deux géants précisent bien que " ces rapports seront disponibles pendant une durée limitée, tant que les autorités sanitaires les jugeront utiles à la lutte contre la propagation du COVID-19" .
 

Il faut interpréter cette base de données avec prudence : une moindre fréquentation dans les parcs n'est pas forcément imputable au confinement ou au couvre-feu mais simplement à une journée pluvieuse ou à une baisse des températures. Idem pour les lieux de travail qui sont désertés lors d'un jour férié ou d'un dimanche. Mais sans rentrer dans les détails, sur une échelle de temps plus élargie, les courbes dessinent des tendances.

Il ne s'agit pas pour d'outils miraculeux, mais d'indicateurs pouvant aider à la prise de décisions. L'analyse des courbes continuera d'être intéressante à observer dans les prochaines semaines, car ces courbes donneront des indications sur l'acceptabilité ou d'adaptabilité des Français à ce confinement "allégé" alors que son objectif est de réduire les déplacements et les interactions pour limiter la propagation du virus.
 

Tous les possesseurs de smartphone ont la possibilité d'activer la géolocalisation sur leur appareil. C'est notamment utile pour une navigation GPS ou encore pour obtenir des informations ciblées en fonction de l'endroit où l'on se trouve. Google et Apple collectent ces informations. Pour Apple, "ces données sont générées en comptant le nombre de demandes d’itinéraires faites à Plans d’Apple" et pour Google " Les renseignements figurant dans ces rapports sont issus d'ensembles de données agrégées et anonymisées provenant d'utilisateurs qui ont activé le paramètre Historique des positions, lequel est désactivé par défaut."
 

Le gouvernement français rejette la fonctionnalité de tracking

Depuis septembre 2020, Google et Apple sont allés plus loin en intégrant, directement dans le système d'exploitation de leurs smartphones, une fonctionnalité de traçage qui permet de savoir si on a été en contact avec une personne positive. Une vingtaine de pays (Allemagne, Suisse, Irlande, Italie....)  et plusieurs États américains ont fait le choix d'utiliser ce protocole dit décentralisé.  
 

La France, elle, n'a pas retenu cette solution. Elle a préféré développer l'application StopCovid, devenue TousAntiCovid, basée sur un protocole centralisé. Le gouvernement avait expliqué alors ne pas vouloir dépendre des GAFA et garder la mains sur les mesures de confidentialités et d'exploitation des données personnelles.

L'application TousAntiCovid fonctionne, comme pour Google et Apple, sur la technologie bluetooth, qui peut servir à mesurer la distance entre deux appareils, mais rencontre un écueil majeur : l'application ne fonctionne pas en arrière plan, contrairement au système des multinationales. Il faut donc lancer l'application manuellement et la laisser ouverte.  

Au 18 novembre, l'application TousAntiCovid avait été téléchargée 9,1 millions de fois. 

Que ce soit l'application française ou la fonctionnalité des smartphones, ce fameux tracking n'est optimal que si un grand nombre de personnes l'active.

Téléchargez TousAntiCovid

 
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