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DOCUMENTAIRE. Rugby : revivez la finale Dax / Mont-de-Marsan de 1963 dans un documentaire plein de nostalgie

Au coeur du match

Alors que la coupe du monde de rugby rassemble les passionnés en France en 2023, retour 60 ans en arrière, pour revivre un autre événement : juin 1963, Dax affronte Mont-de-Marsan en finale du championnat de France. Un match qui alimente la légende de l'ovalie.

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Dax contre Mont-de-Marsan, 2 juin 1963, il y a 60 ans tout juste. Une rencontre qui reste comme l'une des plus belles fêtes dans toutes les têtes, au croisement de l'histoire landaise, de l'ambition rugbystique et du "folklore" des supporters.

Le derby entre Dacquois et Montois reste à ce jour comme l'un des épisodes les plus flamboyants du rugby français. 

Retour sur cet épisode d'anthologie du rugby français dans un documentaire "Le rugby est une fête", réalisé par Christophe Duchiron

Il nous tient à cœur de relater un événement qui tutoie les sommets de l’exceptionnel, de l’inédit, un événement qui, plus d’un demi-siècle après, enchante encore les souvenirs et les superlatifs.

Anne Gènevaux, productrice INA

Un match historique et politique 


Cet événement a fait couler beaucoup d’encre, a alimenté tant de conversations passionnées... Et il n’a d'ailleurs toujours pas disparu des mémoires de ceux qui étaient là pour le vivre et sont encore là pour le commenter, encore et toujours. Un jour marquant pour lequel les plus anciens peuvent dirent, non sans fierté, «J’y étais» . Et pour les autres, les visionnages ont pu pallier leur absence grâce aux archives de l’INA, coproducteur d'ailleurs du film.

Jamais de ma vie je n’ai vécu une atmosphère aussi formidable dans une finale.

le présentateur sportif Roger Couderc, en direct lors du match à l'antenne

Dans l'esprit collectif, ce match allait peut-être devenir l'opportunité de régler le conflit lando-landaise remontant à 1789, quand Mont-de-Marsan fut préférée à Dax pour devenir chef-lieu de département. Le village du petit peuple l’avait alors emporté sur la capitale commerciale. Tauromachie, rugby, traditions, politique, tout opposera à partir de cela les deux villes.

Quant au contexte sportif de l’époque, par contre, balle au centre. Ni Dax ni Mont-de-Marsan n’avaient jamais remporté le titre de champion de France (trois finales perdues pour les Montois, deux finales perdues pour les Dacquois).

Et pour cette finale, certains des joueurs des deux équipes évoluaient alors en équipe de France avec des noms qui résonnent encore aujourd'hui comme celui de Pierre Albaladéjo (Dax), des frères Boniface (Dax) et de Christian Darrouy (Mont-de-Marsan). 

La rencontre de choc allait donc avoir lieu entre deux clubs phares du rugby landais aux identités et aux méthodes bien distinctes. Les Montois avec, comme marque de fabrique, les offensives flamboyantes des lignes arrières, organisées autour des frères Boniface. Quant aux Dacquois, la rudesse du combat d'avants et la botte impeccable de l’ouvreur Pierre Albaladéjo avaient fait leur réputation, emportant pour cela la faveur, à priori, des pronostics. A priori…

Quand le rugby tutoie l’exceptionnel

Le match se déroulait à Bordeaux. Les supporters du Stade Montois (les jaunes et noirs) et de l’Union Sportive Dacquoise (les rouges et blancs) étaient "montés" à la capitale régionale par un beau dimanche de printemps, dans une vague d’enthousiasme comme le rugby français n’en a jamais connu.

Avec 49 000 spectateurs au rendez-vous, la foule présente était bien supérieure à ce que pouvait accueillir le stade Lescure déjà plein à craquer. Alors, pour répondre à la demande d'environ 10 0000 personnes en plus, les organisateurs avaient installé plusieurs rangées de chaises sur la piste entourant la pelouse par la situation exceptionnelle du jour comme on peut le voir sur cette photo ci-dessous.

Le spectacle pouvait alors commencer pour ce match riche en rebondissements et en imprévus : un ciel menaçant avec des éclairs, un ballon confisqué par les spectateurs (à plusieurs reprises), des blessés, un arbitre dépassé par les événements, un essai non valable accordé, un essai valable refusé, un orage déclaré, un déluge de fin du monde, de la grêle et puis, un vainqueur. Mont-de-Marsan, qui triomphe de peu : 9 à 6.

Le jour où Mont-de-Marsan a remporté son premier (et unique) titre de champion de France comme le titre le journal Sud-Ouest ci-dessous.

Au coup de sifflet final, les supporters montois envahirent alors la pelouse, le capitaine André Boniface, porté en triomphe comme l'a immortalisé ce cliché ci-dessous.

Quand fête rime avec défaite

Alors que le vestiaire dacquois était en larmes, celui de Mont-de-Marsan nageait dans la totale euphorique, le bouclier de Brennus tant convoité enfin en main.

Au retour, la légende veut que le car montois ait effectué un détour par Dax pour narguer les vaincus avant de regagner Mont-de-Marsan où 20 000 personnes attendaient les Jaunes et Noirs dans une ambiance délirante.

La nuit fut blanche pour les Montois et les joueurs fêtés en héros. 

Les Jaunes et Noirs auront bien fait de fêter leur victoire, car ils n’auront jamais plus l’occasion d’atteindre la finale et la victoire de 1963 restera comme une parenthèse enchantée.

Pendant ce temps, à Dax, le calme et la tristesse régnaient, même si on voulait se persuader que les Rouges et Blancs auraient d’autres occasions de gagner ce titre tellement convoité. Dax disputera encore deux finales de championnat de France et les perdra toutes les deux. 

Quand le rugby est une fête

Alors, pour que ce moment d'exception soit immortalisé à tout jamais, le documentaire "Quand le rugby est une fête" s'est imposé.

Entremêlant images d'archives, film super 8 et photos de l'époque, s'appuyant sur les témoignages de joueurs et de supporters qui ont en commun d'avoir assisté au match le 2 juin 1963, ce film retrace un combat des plus féroces, avec ses héros, ses exploits, ses coups bas et ses rebondissements. 

C'est aussi un retour sur l'avant match, un spectacle en soi aussi... L’événement est sur toutes les lèvres landaises, du stade au bistrot en passant par le bureau...

La presse régionale, nationale et sportive ne parle (presque) que de ça. Le chauvinisme comme la mauvaise foi et les mauvais coups sont équitablement répartis dans les propos... 

Des images d’archives enrichies de témoignages hauts en couleur refont prendre vie à ce match d'anthologie.

Qui ne sait pas ce qu'il s'est passé en 63 ? On en parle toujours. Nous, on l'a le bouclier. On l'a !

Un supporter montois

On ne pouvait pas passer à côté de l'intervention de l’emblématique Pierre Albaladéjo, de Christian Darrouy, d'André Boniface, mais aussi d’autres joueurs de chaque équipe.

Un film aux saveurs d'antan

À travers cette finale du championnat de France de rugby, unique en son genre, le temps de la télévision où les images sont en noir et blanc est ressuscité dans ce film.

Le maître de l’ovalie sur le petit écran n'est pas encore Pierre Albaladejo, forcément puisqu'il est encore sur la pelouse... C'est Roger Couderc.

Ce sport n'est un jeu alors pratiqué que par des amateurs avant que le professionnalisme ne vienne changer la donne à partir de 1995.

C'est aussi le temps où le rugby est une fête, au sens premier du terme, pour les joueurs et les supporters.

C'est aussi un jour qui marqua et marque encore l’apothéose du rugby landais, derby exceptionnel, disputé entre la sous-préfecture et la préfecture des Landes, distantes de 53 kilomètres seulement...

Un film nourri d’émotions sportives, d’un folklore local, d’une guerre de clocher bon enfant, d’une passion sans borne pour un sport de grande fraternité… En espérant qu'il ravira de beaux souvenirs à ceux qui l'ont vécu et générera autant d'émotions aux autres...

Un regard sur ce qui rassemble ces hommes de l'ovalie : une certaine idée du rugby.

Le rugby est une fête : jeudi 7 septembre 2023 à 23h15 et sur france•tv pendant 30 jours.  

Auteur-Réalisateur : Christophe Duchiron

Une coproduction : France Télévisions / INA / Fédération Française de rugby
Avec la participation de TV5 MONDE
En partenariat avec le journal Sud-ouest

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