Il a 18 ans et déjà tout d'un grand. Champion d'Europe juniors, Kauli Vaast est un surfeur originaire de Tahiti. Il passe plusieurs semaines par an dans les Landes, où réside son coach. Rencontre avec ce jeune prodige, surfeur et étudiant, qui vise les prochains jeux olympiques de 2024.
Ce jour-là, à Hossegor, dans les Landes, quelques grands noms du surf français profitent d'une belle session automnale.
Et même à des milliers de kilomètres de son île natale, Kauli Vaast se fait vite sa place dans les vagues landaises.
"Je me suis entraîné avec le patron : coach @vincentguelfi ces derniers jours !! C 'est toujours bon de surfer bonne vague en France" postait-il, il y a cinq jours, sur les réseaux sociaux.
Kauli Vaast a plongé dans le surf à l'âge de 4 ans. Il avait un terrain de jeu à disposition : il habite Tahiti à quelques kilomètres de la mythique vague de Teahupoo, réputée la plus dangereuse au monde qu'il a surfée dès ses huit ans.
Dix ans plus tard, il affiche un palmarès prometteur. Deux fois champion d’Europe juniors, il a gagné plusieurs compétitions nationales cet été (les compétitions internationales ont toutes été annulées à cause de la Covid), notamment la Coupe de la Fédération à Hossegor le 7 juillet 2020 face au Landais et surfeur professionnel Johan Duru.
Le jeune Tahitien a obtenu la note maximale de 20 en finale, grâce à deux tubes magnifiques.
Kauli passe plusieurs semaines par an dans les Landes. Il y a de la famille mais surtout son coach, Vincent Guelfi, réside à Vieux-Boucau. La côte Atlantique est désormais une étape incontournable dans son apprentissage comme l'explique Kauli dans son jargon :
Ce genre de vagues, c'est du Beach break ( NDLR : des vagues déferlant sur fond de sable). Du coup, c'est polyvalent. il y a des tubes, du on shore ( NDLR : vent du large écrasant les vagues) … La marée joue énormément et c’est un bon entraînement.
Particulièrement rapide sur la vague et très polyvalent, Kauli avait 10 ans lorsque Vincent Guelfi le repère dans une compétition junior. Son coach loue aujourd'hui son étonnante maturité.
Ses parents sont très attentifs au fait qu’il poursuive sa scolarité en même que sa carrière de surfeur. Un bac ES en poche et tout juste inscrit en licence de STAPS, le jeune surfeur de 18 ans tente désormais de décrocher son permis.Il sait qu’il y a un temps pour tout, pour s’amuser, pour travailler à l’école, pour s’entraîner et être focus sur les compétitions. Chez les jeunes, la maturité peut arriver un peu plus tard. Des fois, c’est trop tard, une fois que ta carrière est un peu au milieu mais lui a déjà cette envie de réussir.
La tête sur les épaules et les pieds bien ancrés sur sa planche, Kauli Vaast veut rejoindre le WCT (la meilleure division du championnat du monde) d’ici 4 ans. Mais l'étoile montante du surf reste concentrée sur l'objectif d'une vie, comme il l'appelle, se qualifier pour les Jeux Olympiques de 2024 qui se dérouleront chez lui, à Teahupoo.Ça me permet d’être avec mes amis, d’avoir une vie sociale avec tous mes potes et surtout à la maison à Tahiti. J’ai toujours fait les deux, alterner le surf et l’école. C’est dur mais il faut que je m’accroche