"L'odeur du pain, des croissants, des chocolatines me manquaient trop". Une boulangerie de campagne renaît grâce à une transmission père fille

Le boulanger Yves Fresquet avait dû fermer boutique en décembre 2023, faute de repreneur. À 66 ans et après 53 années d'activité, il avait décidé de raccrocher. Dix mois plus tard, sa fille a finalement accepté de reprendre le flambeau, pour le plus grand bonheur du village de Roquefort, dans les Landes.

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"L'odeur du pain, des croissants, des chocolatines me manquaient trop ! Et puis là, je suis chez moi, avec mes parents" sourit Anne-Sophie Fresquet, heureuse de se retrouver à la tête de la boulangerie qu'avait achetée son père en 1989, l'année de sa naissance. Tout un symbole !

"Ma fille est là, je ne peux pas rêver mieux !"

Pourtant, ce n'était pas dans ses plans de reprendre le commerce familial quand, l'année dernière, Yves Fresquet, le paternel, s'est résigné à fermer boutique. C'est l'un de ses employés qui devait racheter le fonds de commerce, mais il n'a pas réussi à réunir l'argent nécessaire. "J'osais même plus sortir", avoue le sexagénaire, 

Les anciens clients me reprochaient d'avoir fermé et de les avoir laissés tomber. J'étais complètement déprimé. Maintenant, ma fille est là, je ne peux pas rêver mieux !

Yves Fresquet,

boulanger à Roquefort (Landes)

Anne-Sophie Fresquet travaille les pâtes, manie les ustensiles, confectionne ses gâteaux comme elle le fait depuis toujours.

C'est mon père qui m'a tout appris. Je travaille avec lui depuis que j'ai quatorze ans.

Anne-Sophie Fresquet

boulangère à Roquefort (Landes)

Il y a deux ans, elle a cependant décidé de partir, pour se tourner vers la restauration. "Je n'ai jamais osé lui proposer de prendre la suite, je connais ma fille, on s'engueule trois jours sur quatre ! Et j'avais peur qu'elle me le reproche si jamais un jour ça ne marche pas. Alors, je n'ai rien dit, j'ai attendu".

"Un métier tellement beau !"

"Au début, je pensais que je n'aurais pas les épaules, je ne le sentais pas", se souvient la jeune boulangère. Après coup, je me suis dit, je ne vois pas pourquoi je n'y arriverai pas !" 

Anne-Sophie a rouvert le 1ᵉʳ octobre, entourée d'une vendeuse et d'un apprenti. De son père et de sa mère également, heureux de l'accompagner. "Pour moi, c'est un amusement. Quand je verrai qu'elle est bien, qu'elle a réussi à gérer toute seule, qu'elle n'a plus de soucis d'organisation, je prendrai mon camping-car et j'irai me promener ", confie l'ancien boulanger, aujourd'hui âgé de 66 ans.

Ce mardi matin, comme chaque début de semaine, c'est la course. "Après le week-end, on fait les pains au lardon, les pains au maïs, on relance la semaine quoi. Ici, tout est fait maison, mon père m'a transmis ça. On fait beaucoup d'heures du coup, mais c'est un tellement beau métier" assure Anne-Sophie, déterminée à séduire, à son tour, la clientèle de Rochefort.

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