Des défenseurs des oiseaux, emmenés par Allain Bougrain-Dubourg, ont mené une action samedi matin dans les Landes pour répertorier les sites de braconnage de l'ortolan, minuscule migrateur protégé depuis 1999 mais toujours chassé illégalement dans ce département.
Leur action consistaient donc, selon la LPO (Ligue pour la protection des Oiseaux), à répertorier les sites de braconnage de l'ortolan, minuscule migrateur protégé,
mais toujours chassé illégalement dans ce département.
"Notre opération consistait à déterminer le périmètre de braconnage", a expliqué Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui mène chaque année à cette période des actions contre la chasse illicite du bruant ortolan (Emberiza hortulana), protégé depuis 1999 et objet de fantasmes culinaires.
Le président de la LPO indique avoir repéré une zone, située entre Mont-de-Marsan,
Dax, Capbreton jusqu'au Gers, "où le braconnage est en activité".
Les militants de l'association ont identifié des champs où étaient visibles des pièges (matoles), ont libéré des oiseaux emprisonnés, mais n'ont pas détruit de pièges comme les années précédentes, a précisé M. Bougrain-Dubourg.
"Notre objectif est d'identifier les sites de braconnage par GPS et de transmettre
tous les éléments à la Commission européenne", a-t-il expliqué.
L'attitude de Bruxelles
En mars, Bruxelles avait mis en demeure la France de lui répondre sur le sort de l'espèce protégée. "La France a répondu qu'elle surveillerait attentivement, et qu'elle ferait de la répression si nécessaire, or ce n'est pas le cas, elle est en train d'enfumerl'Europe", s'énerve le président de la LPO, "le braconnage perdure sans aucun contrôle", estime-t-il.
Une demi-douzaine de militants allemands et italiens du CABS (Comittee Against Birds Slaughter) parcourent également depuis plusieurs jours le département pour repérer des pièges.
Ventes d'ortolans
Selon la LPO, 30.000 ortolans sont capturés chaque saison (mi-août à mi-septembre) puis engraissés avant d'être vendus pour être consommés à des prix pouvant atteindre 100 à 150 euros pièces. Quelques centaines à un millier de chasseurs s'adonneraient à cette chasse dans le département.Mi-mars, l'ex-ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, avait indiqué que la France
ne demanderait pas de dérogation à Bruxelles pour l'ortolan.
Pourtant, les chasseurs avaient demandé à ce que la France bénéficie, comme l'Espagne, d'une dérogation de l'Europe pour des raisons de traditions et de patrimoine...
Regardez le reportage de Patrick Pannier et Marc Lasbarrère (diffusé en mars 2013)