Le groupe Gascogne, le numéro un de la filière bois en France qui est très endetté, a pu signé un accord, après des mois de négociations, avec ses créanciers et le consortium d'investisseurs pour recapitaliser l'entreprise.
L'augmentation de capital et le plan industriel l'accompagnant doivent cependant encore être validés notamment par l'Autorité des marchés financiers (AMF) et les actionnaires.
Le ministre de l'Economie et du redressement productif, Arnaud Montebourg, dont les services avaient été directement impliqués dans la recherche de solutions visant à éviter la chute du groupe s'est félicité vendredi de soir de la conclusion de l'accord dit "de conciliation" entre Gascogne, ses créanciers
et les investisseurs.
"Cet accord, conclut sous l'égide des services du ministère, s'appuie sur un projet industriel ambitieux préservant l'ensemble des branches d'activité du groupe Gascogne et associe renforcement des fonds propres du groupe et restructuration de sa dette. Le projet industriel prévoit d'importants investissements productifs", a-t-il souligné.
Grace à Biolandes et DRT
L'accord a été rendu possible par l'arrivée au capital de Biolandes, entreprise familiale produisant des huiles essentielles, et de DRT, travaillant sur les dérivés du pin (chimie, parfumerie et cosmétique), soutenus notamment par la Banque publique d'investissement (BPI).L'arrivée de ces investisseurs avait été annoncée en janvier, alors que la situation du groupe s'était fortement dégradée. Selon le communiqué diffusé vendredi, son endettement brut fin décembre 2013 avait d'ailleurs atteint 162 millions d'euros.
Regardez Elise Galand, Laurent Montiel.
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Concernant l'injection de fonds, l'accord prévoit une augmentation de capital par l'émission de 4 millions d'actions à 2,50 euros, visant à lever 10,2 millions
d'euros. Cette émission d'actions sera garantie à 75% par le consortium d'investisseurs, société qui prendra le nom d"Attis 2" et l'actionnaire principal actuel (Eaux et électricité de Madagascar, EEM).
Par ailleurs, Attis 2 et EEM investiront 33,6 millions d'euros. Ainsi, au total, l'apport de fonds propres supplémentaires sera de quelque 43,8 millions d'euros si le plan est validé.
Attis 2 et EEM devront également racheter des créances ayant une valeur nominale de 34,1 millions d'euros. Enfin, ils ont obtenu des banques des financements supplémentaires de l'ordre de 30,5 millions d'euros, a précisé un porte-parole. L'endettement brut passera à 118 millions d'euros.
L'accord prévoit aussi une émission d'obligations remboursables en actions ou en numéraire, qui seront réservées à certains créanciers bancaires d'un montant d'environ 12 millions.
Gascogne devra fermer des sites
Le plan industriel prévoit par ailleurs que Gascogne, employant quelque 2.200 salariés, dont 1.800 en Aquitaine réduira "le nombre de sites industriels dans (sa) branche bois, une telle réduction pouvant intervenir par fermeture ou cession", précise le communiqué du groupe sans indiquer quel site sera visé. Selon une source syndicale, les sites visés emploient quelque 120 salariés au total.Plusieurs investissements sont prévus, dont l'achat d'une chaudière biomasse pour la branche papier du groupe, une option défendue par les syndicats.
"Ce qui nous intéresse c'est la solution industrielle trouvée", a expliqué le syndicaliste Cyrille Fournet, délégué CGT. "On se bat pour que le site de Marmande (Lot-et-Garonne), se consacrant à l'habitat bois, ne ferme pas", a-t-il ajouté.
"Les opérations prévues au protocole constituent une opportunité qui permet d'assurer la continuité d'exploitation du groupe Gascogne", s'est
félicité le groupe.
A l'issue de la restructuration, Attis 2 détiendra 66% du capital et des droits de vote et la participation d'EEM sera ramenée de 28,9% à environ 20% du capital.