Un pass sanitaire élargi, obligatoire pour les clients et le personnel. Ce mardi matin, au lendemain des annonces du Président de la République, les professionnels du tourisme landais attendent des précisions et jugent la mesure difficile à appliquer.
Un été avec une activité touristique un peu pénalisée, mais une rentrée moins risquée : c'est le pari économique de l'exécutif qui espère endiguer la 4e vague naissante et éviter des mesures plus contraignantes à l'automne, potentiellement terribles pour l'économie française. En annonçant lundi soir l'extension prochaine du pass sanitaire aux clients et salariés de nombreux lieux recevant du public -restaurants, cafés, centres commerciaux, transports, etc.- Emmanuel Macron a fait le choix d'une mesure forte pour inciter les Français réticents à se faire vacciner contre le Covid-19.
Mais à court terme, l'extension du pass sanitaire va compliquer l'activité économique des hôtels, restaurants, cafés, lieux culturels et de loisir, en plein coeur de la saison touristique.
Ce mardi matin, les professionnels du tourisme sont encore sonnés par ces annonces et attendent des précisions. Lucas Lafitte est le directeur commercial du camping "Le Vieux Port" à Messanges, le plus grand 5 étoiles de France avec 5000 personnes au plus fort de la saison. Il réagissait à chaud au micro de notre équipe :
On se pose encore pas mal de question. C’est frais de ce matin. Sur les QR codes qu’on va devoir contrôler à chaque entrée de chaque établissement, éventuellement le parc aquatique, là, on n’est pas encore fixé, mais ce qui est sûr, c’est que pour la salle de spectacle, le restaurant du camping, et peut-être l’espace bien-être, il va falloir que les personnes puissent justifier d’une double dose ou d’un test PCR négatif.
Pascal Coste, gérant du Parc aquatique Landes est tout aussi dépité :
On est comme tout le monde, on est un peu sous le choc de la nouvelle qu’on a appris hier. Le parc avait préparé sa saison avec un protocole mûrement réfléchi, validé par la préfecture, et par notre syndicat. On attend des réponses et on est évidemment un peu inquiet de savoir comment on va devoir adapter nos accueils aux visiteurs.
Sur son site, le ministère de l'économie indique que le pass sanitaire sera obligatoire à partir de 12 ans
- dès le 21 juillet, à tous les lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de 50 personnes. Cela concerne les parc à thèmes, zoos, établissements sportifs clos et couverts, bowlings, salles de jeux, cinémas, théâtres, musées et monuments.
- Début août, aux cafés, restaurants, centres commerciaux, hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux, voyages en avions, trains et cars pour les trajets de longue distance.
Mais, a précisé Bercy, s'il sera demandé dans les parcs de loisirs, ce ne sera pas le cas dans les campings et les résidences de tourisme, excepté dans les parties dédiées à la restauration.
?️ "Sur les campings, le pass sanitaire n'est pas exigé", indique Gabriel Attal. "Mais si vous avez un restaurant qui accueille du public dans ces lieux, le pass sanitaire y est exigé", comme dans les restaurants.
— franceinfo (@franceinfo) July 13, 2021
? Ludovic MARIN / AFP
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Lucas Lafitte sait qu'il devra être prêt pour le 21 juillet soit dans huit jours.
Mon objectif premier, c’est de proposer un lieu sain aux clients. Bien sûr qu’on souhaite que tout le monde puisse bénéficier de tout mais notre objectif, c’est un établissement sain avec le moins de risque possible. Çà nécessite beaucoup de changements de dernière minute mais on se plie aux règles et on va s’adapter au mieux même si on ne sait pas encore à quelle sauce on va devoir cuisiner ou être cuisiné mais il faut s’adapter pour proposer des vacances sécurisées.
Mathieu Germain, Restaurateur à Labenne, risque de fermer sa terrasse et ne faire que de la vente à emporter.
Le soir, la terrasse est pleine. Les serveuses courent de partout, moi je fais les pizzas. Au niveau de l’organisation, vérifier le QR code ou le PCR, franchement çà va pas être possible.
Une organisation compliquée alors que le personnel lui aussi sera soumis au pass vaccinal. Dans son parc aquatique seul 30% des saisonniers sont vaccinés. Pascal Coste n'imagine pas devoir se passer des 3/4 de son personnel. Il demande un poste PCR avancé aux alentours du parc pour laisser la possibilité aux clients et aux saisonniers de se faire tester rapidement.