L'Avocate générale avait requis vingt-et-un ans de réclusion criminelle pour les deux principaux accusés, mineurs au moment des faits. Le jury ne l'a pas suivie. Le jeune Basco-béarnais a écopé de dix-sept ans, la jeune landaise de onze ans pour complicité. Ils avaient tendu un guet-apens mortel à un autre lycéen.
Finalement, le jury de la Cour d'assises des mineurs des Landes a bien retenu l'excuse de minorité. En février 2020, les deux principaux accusés avaient 16 ans. Ils étaient élèves d'une même classe d'un lycée de Dax.
Le jeune Basco-béarnais, aujourd'hui âgé de 19 ans, a été reconnu coupable de l'assassinat de Victor, un autre lycéen, dont le corps avait été retrouvé enterré dans un champ à Yzosse près de Dax le 3 février 2020. Il a été condamné à dix-sept ans de réclusion criminelle. En tant que mineur, il risquait une peine maximale de vingt-ans.
Sa petite amie de l'époque écope de onze ans pour complicité d'assassinat. C'est elle qui avait donné rendez-vous à Victor.
"La question est de savoir si un complice doit prendre une peine identique à celle de l’auteur principal" rappelle Frédéric Dutin, avocat de la mère de la victime.
Il a, jusqu’au dernier moment, la possibilité de renoncer sans que le complice ait une quelconque influence. Je crois que c’est ça qui a déterminé la Cour et les jurés.
Frédéric Dutin, avocat de la mère de la victime
Enfin, le troisième accusé échappe à la prison ferme. Pour un délit d'abstention volontaire d'empêcher un crime, il a été condamné à deux ans avec sursis.
Hier, l'avocate générale avait requis 21 ans contre les deux principaux accusés.
Un procès à huis clos tendu
Pendant douze jours, le procès s'est tenu à huis clos dans une tension palpable selon Maître Dutin. Sa cliente en ressort épuisée. Elle a répondu à la presse au sortir de l'audience.
Sa foi, dit-elle l'aide à trouver la sérénité mais ce procès ne l'a pas apaisée.
Comment être en paix alors que chaque jour que je me réveille, je sais que je n’ai plus mon fils. Il me manque. On m’a pris ma vie. On m’a pris mon amour… je ne pourrai pas être grand mère parce qu’on m’a pris mon enfant.
Basilia Sanchez, Mère de Victor FagetFrance 3 Aquitaine
Elle explique vivre depuis bientôt trois ans un « cauchemar en boucle" dont elle espère se réveiller avant de réaliser que c'est impossible.
Mon fils était champion d’athlétisme des Landes sur 800m. En tant que maman, on s’attend à la chute, à la maladie mais, au combien non, vous ne vous attendez jamais à ce qu’on puisse vous prendre la vie de votre enfant, qu'on puisse le tuer avec préméditation dans un guet-apens.
Basila Sanchez - Mère de Victor FagetFrance 3 Aquitaine
Se comparant à un colibri, elle lance un appel au président Macron pour mieux prévenir toute forme de violence.