Des arbres plus résistants et adaptés au changement climatique : sur cette parcelle expérimentale, on expérimente la forêt du futur

Les catastrophes naturelles comme les tempêtes ou plus récemment les incendies, ainsi que le changement climatique ont fait des ravages dans les massifs forestiers des Landes. L'arboretum de Mont-de-Marsan fait donc des tests de différentes essences pour assurer la permanence des forêts. L'essence privilégiée est celle du pin maritime, mais pas seulement.

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C'est un chêne-liège encore jeune, à peine 6 mètres de haut pour une dizaine de centimètres cm de diamètres. Pour autant, son évolution satisfait grandement Stéphane Viéban. "Il fait partie des bonnes surprises, se réjouit le directeur général de la coopérative Alliance Forêts Bois. C'est une espèce naturelle ici. Le fait d'avoir de bons résultats ici, ça nous a fait réfléchir. Et aujourd'hui, on produit des dizaines de milliers de chênes-liège, qu'on va planter.

Cette bonne surprise a été plantée il y a douze ans, sur la parcelle test de l'arboretum de Mont-de-Marsan, dans les Landes. Ce terrain de deux hectares réunit des dizaines d'arbres d'essences variées. Une initiative menée par l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) afin d'imaginer la forêt du futur. 

Le pin maritime, une valeur sûre

Parmi les essences qui restent les plus vaillantes, malgré les changements climatiques et les catastrophes naturelles, se trouve évidemment celle du pin maritime, majoritairement utilisé dans les forêts landaises, ainsi que plus largement au niveau de la région Nouvelle-Aquitaine.

Une information qui ne surprend pas la sylvicultrice Sandra Barot : " Ici, avec le sable que nous avons pour terre, le climat très chaud et sec l'été et très humide l'hiver avec de gros coups de gel, c'est sans aucun doute pin maritime qui pousse le mieux. Mais il faut qu'il soit bien accompagné sanitairement par d'autres plantations lors du reboisage", précise-t-elle.

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Les parcelles test de l'arboretum de Mont-de-Marsan permet de constater quel type d'arbre, en dehors du pin maritime, peut résister dans les Landes. ©FTV Nouvelle-Aquitaine

Grosso modo : ne planter qu'une seule essence risquerait de faire péricliter toute tentative de sauvetage des forêts sur le long terme, alors qu'il faut au moins une cinquantaine d'années pour que la forêt reprenne complètement vie après un reboisement. Un constat dressé par la coopérative Alliance Forêts Bois notamment après les tempêtes de 1998 et de 2009, et les derniers incendies.

"Nous avons tiré des leçons, explique Sandra Barot. Nous avons planté différents bouleaux et des haies de bocages à quatre mètres des bords des routes pour favoriser une diversification des essences en plus du pin maritime. Une expérience sur le long terme : il faudra au moins cinq ans, avant de pouvoir dresser un quelconque constat et voir si cet ensemble d’essences fonctionne."

Tester d'autres essences pour rendre la forêt plus intéressante

Stéphane Viéban et le reste de la coopérative n'hésitent pas à s'inspirer d'autres pays, comme la Turquie, pour trouver des espèces susceptibles d'accompagner les pins et les bouleaux en terre landaise.

" On sait que le hêtre d'Orient, ou fagius orientalis, résiste à des températures et une sécheresse face auxquelles le hêtre français n'a aucune chance. Il était donc indispensable selon moi de tester cette essence sur notre sol, justifie le directeur de la coopérative.  Et pour le moment les essais semblent payants. Il va falloir attendre encore quelques années pour en être complètement sûr.

J'envisage également de tester dans quelque temps des essences de chênes noirs.

Stéphane Viéban

 Directeur général de la coopérative Alliance Forêts Bois

Des kits prêts à planter

Ces essences viennent d'une même pépinière, Forelit SA. Son directeur des opérations, Loïc Iffat, étudie chaque forêt et ses caractéristiques pour créer des kits prêts à planter dans toute la France. Pour ce faire, il étudie les caractéristiques de chaque forêt : nature des sols, climat ambiant, catastrophes naturelles auxquelles elles sont exposées. Le tout, en respectant la réglementation locale. 

"Ici, on plante la graine, on la fait germer et ensuite, on va l'élever trois à six mois avant de l'expédier auprès du propriétaire forestier qui nous l'a commandée, seule ou sous forme de kit", détaille-t-il. Illustration avec le kit Landes sèche qui contient du pin maritime, du pin parasol, du chêne-liège, des bouleaux, mais aussi de l'argousier.

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