"Les deux têtes du réseau sont des femmes." Un trafic international de faux papiers démantelé par la police

Un réseau de fabricants de faux papiers, dans le secteur agricole, a été démantelé, cette semaine. Neuf personnes ont été interpellées à Labouheyre, dans les Landes. Trois autres ont été identifiées en Espagne.

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Ils avaient constitué un réseau international. Depuis la Colombie, et plus largement l’Amérique du Sud, des faussaires fournissaient de faux papiers à des ouvriers agricoles, recrutés en Amérique pour venir travailler dans le Sud-Ouest de la France.

Au total, ce lundi 10 juin, douze personnes ont été interpellées, dont neuf en France, par les policiers des Pyrénées-Atlantiques, assistés par ceux de Gironde. Les autres se trouvaient en Espagne. Elles sont toutes de nationalité colombienne ou équatorienne. “Les deux têtes de réseau sont des femmes”, précise une source policière à l’AFP. Lors des perquisitions, les policiers mettent la main sur un butin : de nombreux téléphones et ordinateurs, des contrefaçons de cartes d'identités espagnoles et françaises ainsi que plusieurs dizaines de milliers d'euros en espèce. 

18 mois d'enquête

Tout démarre par un contrôle d’authenticité demandé par la Mutuelle sociale agricole (MSA). Des pièces d’identité, fournis par des salariés d'exploitations d’asperges ou de tomates du nord des Landes, leur paraissent suspectes. Après vérification, les documents sont en effet des faux. Cinq travailleurs sont alors arrêtés. C’est le point de départ de l’enquête.

Pendant 18 mois, les enquêteurs de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants d’Hendaye, les polices espagnoles et colombiennes et l’agence Europol remontent la piste du réseau qui s’était constitué entre la Colombie et l’Europe. "On a mis au jour un important réseau qui était actif dans un secteur où il y a un gros besoin de main-d'œuvre", souligne une source de l'OLTIM. Plus de 180 personnes auraient ainsi bénéficié de faux papiers. 

1000 € par document

Une information judiciaire a depuis été ouverte pour poursuivre l’enquête qui fait apparaître un “double” trafic. D’une part, les faux papiers physiques, fabriqués en Turquie, étaient vendus aux migrants pour 1000 €.

Mais une version numérique était également proposée. Réalisés en Colombie à partir de cartes d’identité volées en Espagne, les documents étaient “loués” pour 250 € par mois, après un “droit d’entrée” de 1000 €. Sur ces papiers volés, seule la photo était modifiée.

Si l’enquête se poursuit, rien ne permet aujourd'hui de mettre en cause les employeurs français des migrants concernés.

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