À la une de Rugby Magazine cette semaine : Fort d'un vivier riche et d'une formation historique, le Stade Montois se maintient toujours dans le haut de tableau de Pro D2 malgré un budget serré.
Les chiffres mentent parfois, dans le rugby. Sinon, le Stade Montois ne serait pas à la 5ᵉ place de Pro D2 avec son budget de 8 millions d'euros, juste devant le CA Brive Corrèze qui peut pourtant compter sur 15 millions d'euros pour cette saison 2023-2024.
Comment fait le manager général Patrick Milhet pour jouer le haut de tableau, malgré la différence ? Un savant mélange d'expérience et de formation. Les Montois s'appuient sur des joueurs d'expérience solides comme Nicolas Garrault ou Yoann Laousse Azpiazu qui encadrent de véritables pépites issues d'un vivier de talents très fourni.
On pense bien évidemment à Léo Banos, troisième ligne de 21 ans, international U20 prêté pour la deuxième fois cette année au Stade Toulousain... mais pas seulement : on retrouve dans l'effectif le troisième ligne capitaine du XV de France U18 Raphaël Darquier ainsi que son camarade en bleu Théo Cortes à l'arrière ; le demi d'ouverture Joris Pialot, les demis de mêlée Nicolas Darquier et Baptiste Canut, les troisièmes lignes Raphael Robic et Enzo Prosper, les piliers Mathys Bats, Giovanni Sefa, Mattéo Lalanne et Dino Casadeï... Tous ont moins de 23 ans.
Si les jeunes Montois réussissent si bien, c'est aussi parce qu'on leur fait confiance : ils ont du temps de jeu. Pour preuve, le dernier déplacement à Nevers en décembre dernier. Patrick Milhet décide de lancer son "opération JIFF" (Joueurs Issus des Filières de Formation). Vingt jeunes sont alignés sur la feuille de match pour tenter de faire un coup au Pré Fleuri... L'expérience se solde par une défaite, certes, mais l'expérience engrangée par les joueurs à ce niveau est irremplaçable. C'est le pari montois et il semble bien fonctionner puisqu'il permet au club de rester l'un des plus effrayants clients de la Pro D2 avec, rappelons-le, un budget modeste.
Mais former d'excellents joueurs présente un risque : celui de les voir quitter le giron jaune et noir pour les prés du Top 14, comme (entre autres) Leo Coly et Alexandre de Nardi recrutés par Montpellier. Alors les dirigeants du Stade Montois cherchent à faire évoluer le club, à passer un cap. Cette année, ça se traduit par une grosse opération de travaux de rénovation du Stade André et Guy Boniface.
Une toute nouvelle tribune au nord du terrain, bâtie en 7 mois, pouvant accueillir plus de 2700 places assises... dont 600 VIP dans un dernier étage aux parois de verre et à la vue plongeante sur l'action rugbystique. Il s'agit là de séduire le public landais, mais aussi de nouveaux partenaires financiers... côté joueurs, la nouveauté cette année, c'est le terrain synthétique qui vient remplacer une pelouse qui était en train de fatiguer. Le troisième ligne Nicolas Garrault nous confiait apprécier pouvoir s'entraîner tous les jours dessus, sans perdre ses appuis, sans glisser sur la boue, notamment en ces périodes hivernales...
Une nouvelle tribune, un nouveau terrain, le Stade Montois cherche donc à attirer de nouveaux capitaux pour continuer à être compétitif dans le rugby professionnel et ainsi pouvoir garder les joueurs qu'il a formés. L'aventure n'est pas terminée, il se pourrait fort bien qu'une nouvelle tribune apparaisse un jour au sud du terrain, elle permettrait de mettre en place un centre de performance sur le site, à la façon des clubs de TOP 14...