Le Stade Montois passe au synthétique, après soixante ans de pelouse naturelle

Après soixante ans de pelouse naturelle, le stade André-et-Guy-Boniface fait peau neuve. Pendant tout l’été, de gros travaux ont lieu pour remplacer l’ancienne surface par du synthétique dernier cri. Un projet financièrement important, qui répond à de vraies nécessités pour le Stade Montois, pensionnaire des lieux.

Au pied de la tribune Darrouy ce mardi matin, pas de joueurs jaune et noir en action, mais bien des engins de chantier. La pelouse naturelle du stade André-et-Guy-Boniface, dont les morceaux ont été vendus au profit de l’école de rugby, a complètement disparu pour laisser place à la terre nue, que les pelleteuses et autres camions s’affairent à décaisser dans un vacarme assourdissant.

Dans un peu plus de deux mois, cette terre retournée laissera place à une pelouse synthétique flambant neuve, et surtout dernier cri. "On construit un terrain nouvelle génération, homologué par la fédération internationale, avec un remplissage naturel en sable et en liège et un revêtement plastique recyclable à 90 % ", explique Farid Heba, adjoint au maire en charge des Sports. La municipalité montoise, propriétaire du terrain, finance ces travaux de plus d’un million d’euros.

Le Stade Montois fait partie de la ville et de la vie de Mont-de-Marsan. Il était important pour nous de les accompagner, de les soutenir, pour qu’ils soient aux normes du niveau où ils sont, tout simplement.

Farid Heba, adjoint au maire de Mont-de-Marsan, en charge des Sports

à France 3 Aquitaine

Une pelouse naturelle en trop mauvais état

La pelouse du stade Boniface était en effet une vraie préoccupation pour le club, notamment par temps de pluie, quand le terrain devenait quasiment impraticable. "Dès qu’on arrivait dans la période d’hiver, c’était injouable, concède Patrick Milhet, le manager du Stade Montois. On avait des pertes d’appuis, des mêlées qui ne tenaient pas, on avait du mal à mettre du rythme dans le jeu… C’était pénible pour nous, mais également pour l’adversaire. »

 Avec le synthétique, fini ce problème de pluie : le terrain restera praticable quelles que soient les conditions. Mieux encore, l’herbe en plastique nécessitant moins d’entretien et d’attention que celle naturelle, le stade Boniface pourra être utilisé jusqu’à trente heures par semaine, contre sept heures jusqu’à présent. "Cela va nous permettre de centraliser nos entraînements à l’intérieur du stade, plutôt qu’à la plaine de jeux, se réjouit Patrick Milhet. On va pouvoir s’y entraîner tous les jours, et vraiment créer un pôle performance." Le stade sera également ouvert à d’autres publics : cadets et espoirs du Stade Montois, scolaires… "On pourra même organiser des rencontres internationales, avec les U20 par exemple, sans être frileux par rapport au terrain ! ", imagine Farid Heba.

 "Cela correspond à notre philosophie de jeu"

Autre atout du synthétique : pouvoir développer un rugby plus fluide, plus rapide, car le terrain sera moins lourd et les appuis des joueurs meilleurs. "Cela correspond complètement à notre philosophie de jeu, se satisfait le manager du Stade Montois. Une telle matière va nous permettre d’être plus performants, d’amener beaucoup de vitesse et de mettre en place un rugby beaucoup plus attrayant pour nos supporters." Même si, après 60 ans de pelouse naturelle, passer sur du synthétique représente aussi un défi.
"Dans un premier temps, on va devoir s’approprier la matière, on va forcément ressentir une différence, continue Patrick Milhet. On va devoir être capables de modifier notre système de jeu parce que ça va aller beaucoup plus vite. 

Cela va aussi avoir un impact sur notre recrutement, sur le profil des joueurs qu’on va aller chercher.

 Patrick Milhet le manager du Stade Montois

France 3 Aquitaine

 Un terrain moins gourmand en ressources

 De gros changements pour le club de rugby, mais aussi pour la municipalité, qui est chargée de prendre soin du terrain. Moins d’entretien courant, moins d’arrosage, plus besoin de traitement phytosanitaire… Les gains sont nombreux. "Un terrain d’honneur consomme entre 3 500 et 4 000 mètres cubes d’eau par an, détaille l’adjoint aux Sports. Le synthétique sera un peu arrosé, mais beaucoup moins qu’une pelouse classique, ce qui va nous permettre de réduire notre consommation d’eau. Cet aspect était aussi important pour nous. "

 

Une rencontre délocalisée

Seule ombre au tableau : si tout se déroule comme prévu, les travaux devraient se finir au début du mois de septembre, soit plusieurs semaines après la reprise de la Pro D2, prévue le week-end du 19 août. Les Montois ont demandé à débuter le championnat à l’extérieur, mais ils devront au moins délocaliser leur première rencontre à domicile de la saison. Le choix du staff s’est porté vers le stade du Hameau, antre de la Section Paloise, pensionnaire de Top 14 ; à condition que les calendriers coïncident. 

 La Ligue nationale de rugby devrait les communiquer la semaine prochaine, et ainsi répondre aux interrogations du staff. En attendant, les Jaune et Noir sont rentrés de vacances et ont repris l’entraînement fin juin. Bientôt, ils évolueront sur un tout nouveau terrain de jeu.

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