A la Rochelle, un homme, assigné à résidence depuis le 15 novembre dernier, est suspecté d'apologie du djihad et de radicalisation par le ministère de l'Intérieur. "Ces accusations sont fausses" assure aujourd'hui son père.
Au téléphone, il y a de la colère dans sa voix. Son fils est assigné à résidence depuis le 15 novembre; une mesure prise par le ministère de l'intérieur qui suspecte ce Rochelais, père de cinq enfants, converti à l'Islam, de s'être radicalisé. Des accusations que le père de Geoffrey dément.Pas condamnable
S'il reconnaît que son fils est musulman pratiquant, qu'il "va à la mosquée, porte le bouc et la djellabah", il rappelle que "cela n'est pas condamnable et ne mène pas au terrorisme" .On a fait de lui un prototype de terroriste, ce qu'il n'est pas !
Une "mascarade"
Face à la liste des faits présentés par le ministère de l'Intérieur qui fait état de transferts d'argent vers le Maroc, de voyages réguliers en Belgique, là encore, il dément et dénonce "une mascarade".Il faut que l'État se trouve un bouc émissaire, et (mon fils) est tout désigné. C'est un gars gentil qui ne sait pas se défendre.
"Radicalisation pacifiste"
Quant aux liens supposés de son fils avec la mouvance radicale, "c'est faux" assure-t-il encore, ajoutant que son fils a distribué des tracts contre le terrorisme après les attentats du 13 novembreCe qu'on peut reprocher à mon fils c'est sa radicalisation, mais je dirais, qu'elle est pacifiste.
Défendu par Me Luc-Pierre Barrière, du barreau de La Rochelle, Geoffrey a contesté ce matin en justice l'assignation à résidence dont il fait l'objet. Le tribunal administratif de Poitiers rendra sa décision le 23 décembre. Mais selon Me Barrière, "s'il y avait des élements fondés de son appartenance à une mouvance dangereuse, il ne serait pas dehors"
Le père de Geoffrey se dit aujourd'hui inquiet pour la sécurité de son fils dont l'identité a été divulguée.