Cette semaine, les candidats aux élections législatives déposent officiellement leurs dossiers en préfecture. Et si vous avez trouvé qu’il y avait beaucoup de candidats pour la présidentielle, vous ne devriez pas être dépaysé pour ce scrutin de juin. Pourquoi une telle affluence ?
Trois hypothèses : La passion pour la politique ? L’abnégation au service du citoyen ? Ou l’argent ? Pour les deux premières, c’est à la discrétion de chaque candidat. Pour la dernière, c’est une certitude qui s’applique à tous, un mécanisme inscrit dans la loi.Suite à différents scandales dans les années 80, plusieurs textes régissent très précisément le financement des partis politiques. Outre le plafonnement des dons des particuliers, les règles de remboursement des frais de campagne, chaque année, une enveloppe de plusieurs millions d’euros est votée. Entre 60 et 70 millions suivant les années. La répartition de cette manne d’argent public est liée aux résultats des élections législatives.
Chaque voix du premier tour rapporte, pendant 5 ans
Chaque voix du 1er tour rapporte en moyenne 1 € 40... Il y a certes des conditions restrictives : avoir obtenu au moins 1% des suffrages dans 50 circonscriptions et afficher une parité absolue. Mais voilà déjà ce qui pousse sans doute, l’Union Populaire Républicaine de François Asselineau, par exemple, à positionner 570 candidats. Cette présence dans la quasi-totalité des circonscriptions pourrait garantir à ce parti des revenus pour les 5 prochaines années.
Cette même logique pousse chaque parti à partir de son côté pour ce scrutin, y compris des mouvements supposément alliés comme le Front National et Debout la France. Leurs désistements réciproques n’interviendront que pour le second tour. Au premier, plus que de jauger son influence politique, il s’agit très prosaïquement de faire rentrer l’argent dans les caisses.
Et en Poitou-Charentes ?
Il faudra patienter jusqu'à vendredi soir pour connaître le nombre de candidats et de partis en lice. Pour se faire une première idée, au cours de la première journée, avec trois fauteuils à pourvoir, la préfecture de Charente a reçu dix déclarations au total, émanant de six partis différents.Autre chiffre, à l’échelle de la France, près de 6600 candidats se disputent 577 sièges de député. Soit en moyenne, 11 candidats par fauteuil.