Six ans après l’attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo, comment se porte la liberté d’expression ? Comment la transmettre aux jeunes générations ? Dimanche en Politique spécial avec le centre de la caricature, du dessin de presse et d'humour de Saint-Just-le-Martel.
Le 7 janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo était décimée par des terroristes. Parmi les victimes : Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré, des dessinateurs qui comptaient parmi les fidèles, les amis du salon de St Just-le-Martel en Haute-Vienne.
Six ans après, quelles sont aujourd'hui les garanties pour conserver notre liberté d’expression ? Cette notion devenue une valeur incontournable de nos démocraties est-elle en danger aujourd’hui ? Comment la transmettre aux jeunes générations ? Quatre invités donnent leur point de vue sur le plateau de Dimanche en Politique :
- Bidu, dessinateur
- Sébastien Peaudecerf, président du centre du dessin de presse de Saint-Just-le-Martel et enseignant en CM2
- Michel Kiener, historien et membre de la Ligue des droits de l'Homme de Haute-Vienne
- Véronique Gerde, inspectrice de l'éducation nationale en Haute-Vienne
Morceaux choisis :
Bidu, dessinateur de presse : "Pour moi, il y a eu un avant et un après Charlie Hebdo. En fait, ça redonne envie de lutter pour cette liberté d'expression, de faire en sorte que cette liberté d'expression demeure, cette liberté d'en rire, cette liberté de parler de tout, d'aborder tous les sujets. On a envie d'utiliser le dessin comme arme principale pour garder ce droit".
Le débat actuel sur les vaccins, dont je préfère rester éloigné tellement il me fatigue, et fait par des Bac+8 de Facebook, me permet de reposter ce dessin. pic.twitter.com/88o3JJTOhF
— BIDU-Dessinateur (@BIDUDessinateur) December 30, 2020
Michel Kiener, historien et lui-même ancien enseignant : "Les conditions d'enseignement aujourd'hui ont changé pour tout un tas de raisons, parce que d'abord la parole professorale telle qu'elle s'exprimait encore il y a 20 ou 30 ans n'est plus entendue de la même manière : j'ai des collègues, des anciens élèves qui me disent qu'ils sont contraints de maîtriser leur parole face à un public qui est maintenant dans le complotisme, et surtout un public qui ne croit plus du tout qu'il y ait une vérité scientifique à laquelle il faut se référer"
L'école laïque, elle est là précisément pour faire en sorte que tout enfant puisse entendre une parole qui soit différente de celle de ses parents. Par rapport à une école confessionnelle qui garderait les enfants sous cloche, la laïcité, c'est ça : faire en sorte que des enfants d'opinions différente soit obligés de vivre ensemble, et rien que ça, c'est positif.
Véronique Gerde : "Depuis 2015, l'éducation morale et civique est un enseignement, c'est la première fois car auparavant on parlait d'instruction. Qui dit enseignement dit programme et horaires alloués, ce qui est une particularité française. Cet enseignement est dispensé du CP à la terminale, à raison d'une heure par semaine".
Sébastien Peaudecerf, enseignant en CM2 et président du centre du dessin de presse et d'humour et de la caricature de Saint-Just-le-Martel : "On a beaucoup de chance d'avoir ce centre de Saint-Just-le-Martel juste à côté de l'école. Sur la laïcité, une des valeurs qu'on doit enseigner, qui est complexe, on a pu y récupérer avec les élèves quelques illustrations de dessinateurs et on a monté une exposition sur la laïcité".
Michel Kiener, sur l'avenir : "Les choses sont difficiles et on s'en fout, parce que le combat continue. Il n'était pas simple non plus dans les années 30, dans les années 50, il y avait de la censure. Aujourd'hui, le combat continue."
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