"C'est une alerte qu'on veut envoyer à la population" : les sapeurs-pompiers du Lot-et-Garonne sont en grève pour plusieurs semaines

En grève depuis ce lundi 23 septembre, les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires du Lot-et-Garonne veulent tirer la sonnette d'alarme, auprès de la population et des élus, sur leur manque de moyens. S'ils annoncent une perturbation de leurs services, un service minimum d'urgence continue d'être assuré.

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Ils étaient une écrasante majorité. 90 % des sapeurs-pompiers du Lot-et-Garonne ont suivi, ce mardi 24 septembre, le mouvement de grève lancé en début de semaine. Les sapeurs-pompiers de tout le département, qu'ils soient volontaires ou professionnels, tirent la sonnette d'alarme sur leurs conditions de travail et le manque de moyens alloués dans leur département.

Une mobilisation d'ampleur qui engendre des perturbations dans la prise en charge des personnes, même si les urgences continuent d'être traitées."Il faut que la population se rassure, ce n'est pas parce qu'il y a un mouvement de grève chez les pompiers qu'il n'y a plus de secours. Il y a un service minimum qui est mis en place", tient à rappeler Jérôme Faurie, membre du syndicat autonome et représentant de l'intersyndicale du Lot-et-Garonne.

C'est presque anecdotique pour nous puisqu'on est en service minimum depuis plusieurs années sans même être en grève !

Jérôme Faurie,

membre du syndicat autonome et représentant de l'intersyndicale du Lot-et-Garonne

Des interventions inégales sur le territoire

En effet, les sapeurs-pompiers du département font remonter depuis plusieurs années une "fatigue générale par rapport à l'état des secours", avec notamment des effectifs insuffisants. Sur les 43 centres de secours qui maillent le territoire, il manquerait entre 200 et 400 pompiers volontaires pour pouvoir fonctionner correctement.

"Aujourd'hui, tous les Lot-et-Garonnais n'ont pas la chance de recevoir des secours complets et efficaces, dénonce Jérôme Faurie. Dans certaines parties du département, on est obligés d'attendre des secours qui viennent de plus loin, qui sont plus lents, et avec des véhicules pas complets en personnel."

Nous sommes plus dans un mouvement de contestation et d'alerte qu'on veut envoyer à la population et à nos élus sur l'état des secours.

Jérôme Faurie

Sapeur-pompier, représentant de l'intersyndicale du Lot-et-Garonne

"C'est un sujet qui revient tous les jours dans les casernes. Quand on prend une ambulance et qu'on intervient à plus de 40 minutes de route, on se demande au fond de nous comment on peut continuer comme ça", ajoute le syndicaliste.

Au-delà du manque de moyens, les sapeurs-pompiers dénoncent également le manque de réponses de la direction face au problème. "On est dans cette situation depuis trop longtemps. Il y a un manque d'intérêt et d'efficacité dans le traitement du problème, on ne peut pas regarder l'état des secours se dégrader ainsi", regrette Jérôme Faurie.

Des manques reconnus par la direction

De son côté, la direction reconnaît un problème, avec un manque d'effectifs évident depuis une dizaine d'années. "On a des difficultés liées à la disponibilité diurne de sapeurs-pompiers volontaires, expose le colonel Xavier Pergaud, directeur départemental adjoint du SDIS 47. Il y a des manques, et il faut qu'on puisse se réorganiser, afin de mettre plus de professionnels disponibles en journées la semaine, et un peu moins la nuit et le week-end, pour équilibrer notre réponse opérationnelle."

À l'année, 76 % de la réponse opérationnelle en Lot-et-Garonne, soit les interventions et les appels reçus, est effectuée par des sapeurs-pompiers volontaires, et non professionnels. Ce qui pose la question du recrutement. "On travaille depuis un moment avec les partenaires sociaux pour essayer de trouver une réponse, c'est effectivement une possibilité de recruter, mais il faut aussi une réponse globale qui permette d'optimiser les effectifs sur tout le territoire", insiste le colonel Xavier Pergaud.

Pour nous, les réponses sont pour l'instant trop évasives, il n'y a pas de projet ambitieux. On attend des propositions concrètes et efficaces.

Jérôme Faurie

Sapeur-pompier, représentant de l'intersyndicale du Lot-et-Garonne

Sans "colère ni animosité" pour la direction, les sapeurs-pompiers ne sont pour l'instant pas satisfaits des réponses apportées et comptent maintenir la grève, tout en continuant d'assurer un service continu. Une prochaine réunion entre tous les partenaires est prévue début octobre, alors que cette grève est reconductible jusqu'au 22 octobre.

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