La Garonne : passé le constat d'une sécheresse récurrente, quelle réflexion, pour quelles solutions ?

Les quelques gouttes tombées ce wee-end ne vont pas changer la donne. Le fleuve souffre de la sécheresse et les réserves en eau sont en chute libre. Le niveau de la Garonne inquiète aussi bien les pêcheurs que les responsables de la distribution en eau potable qui invitent à une véritable réflexion.


Le niveau minimum d'étiage de la Garonne se situe à 35 m3/seconde. Actuellement il est à 63m3/s. Le seuil d'alerte n'est pas atteint mais les signaux sont loin d'être au vert. La préfecture a donc émis de nouvelles restrictions.
 

Des cours d’eau asséchés

Si le Lot paraît épargné, la  Garonne, elle est sévèrement touchée par la sècheresse ainsi que de nombreux autres cours d’eau plus petits. La zone la plus impactée est donc logiquement celle située en amont de la confluence entre le Lot et la Garonne. Une région où la pression de l’agriculture est plus forte, celle des villes qui viennent s’y approvisionner en eau potable aussi.
 

La préfecture avait déjà emis des restrictions d’eau durant l’été. De nouvelles mesures ont été prises le 11 septembre dernier. « Ce début septembre demeure sec et les prévisions n'annoncent pas de pluies significatives dans les prochains jours » a-t-elle déclaré. « Face aux fortes chaleurs d'août, les retenues collectives ont été fortement sollicitées sur certains secteurs ».
« Compte tenu du faible niveau de remplissage des retenues de réalimentation sur la Lède, le Tolzac, la Séoune et la Masse de Prayssas, les débits de ces cours d'eau ne sont que partiellement soutenus et les prélèvements agricoles sont interdits » a-t-elle décidé. « Les prélèvements sont limités à 50% sur l'ensemble du système Neste, soit les bassins de l’Osse, du Gers et de la Baïse pour le Lot-et-Garonne. Les prélèvements sont également limités sur les cours d’eau non réalimentés de 21 bassins versants ».

 

Des réserves de sécurité en chute libre

« Les volumes restant sont parfois insuffisants pour compenser les prélèvements agricoles et soutenir les débits des cours d'eau» a annoncé la préfecture. Même constat de la part du syndicat mixte Adour-Garonne (SMEAG). Les réserves de sécurité dont il dispose s’amenuisent suite aux lâchers effectués. Sur les 59 millions de m3 d'eau stockés au départ, il ne reste plus que 16,6 millions de m3.

Ce déficit hydrique n’a rien d’exceptionnel, il tendrait même à devenir habituel. A certains endroits la Garonne a atteint son niveau d’alerte renforcée. A Layrac, Jean-Emmanuel Lherault, producteur d’éléctricité depuis 2007, n’a jamais vécu une telle situation sur la rivière le Gers . :

« Ce sont les pires mois qu’on a fait depuis qu’on est ici (…). Avril, mai, juin… catastrophique ! »

 

Le milieu aquatique en détresse

La Garonne souffre et avec elle tout le milieu aquatique. Dès le mois de juin, l’eau a atteint à certains endroits des températures de 28°C, parfois 30°C. Des conditions très favorables à la proliférations d’algues et de bactéries dans ces eaux chaudes et peu profondes.

« C’est un phénomène qui se produit depuis plusieurs années, l’eau ne revenant grosso modo qu’au mois de janvier de l’année suivante. C'est-à-dire que nous restons pendant cinq mois, voire plus, en dessous du niveau d’objectif d’étiage avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur le milieu aquatique », se désole Alain Lartigue vice-président de la Fédération de pêche du Lot-et-Garonne.


Dans le passé les fleuves profitaient de deux crues annuelles, l’une à l’automne, l’autre au printemps avec la fonte des neiges. Désormais les pluies automnales sont insuffisantes, le déficit d’eau ne se comble donc pas avant janvier.
 

Agen : quelle gestion de l’eau potable ?

Sur l’agglomération, la question se pose clairement. Elle possède actuellement trois stations de pompage dans la Garonne pour l’eau potable. Le projet de réhabilitation du barrage de Beauregard est étudié.  Mais en attendant, une reflexion doit être menée.

« De notre côté en ce qui concerne l’eau que l’on boit, on peut commencer par faire des économies d’eau chez le consommateur, dans nos réseaux, et en travaillant à minimiser les fuites », explique Pierre Delouvrier, vice-président de l’agglomération d’Agen en charge de l’approvisionnement en eau. "Mais ensuite cela ne suffira peut être pas ».

Selon non confrères de Sud Ouest, un milliard de mètres cubes d’eau s’écoule dans la nature chaque année à  cause de la mauvaise qualité du réseau de distribution de l’eau potable français ».
 
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