Interdit en France, un pesticide pourrait être à nouveau autorisé à titre dérogatoire pour sauver les producteurs de noisettes

Le Sénat vient de le voter. Si les députés leur emboîtent le pas, il sera possible pour les producteurs de noisettes, et particulièrement en Lot-et-Garonne, d'utiliser un pesticide controversé et interdit en France depuis 2018. Ce, afin de lutter contre un ravageur responsable de leurs récoltes catastrophiques.

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Acétamipride, c'est le nom de la molécule que les sénateurs permettraient de réintroduire dans l'agriculture française, ce 28 janvier :  ils ont voté à 233 voix pour et 109 contre. L'insecticide fait partie de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France depuis 2018, mais autorisé ailleurs en Europe, notamment en Italie, l'autre producteur européen.

Soulagement sous les noisetiers

Si la mesure fait grincer des dents chez les écologistes et groupes de gauche dénonçant un "recul environnemental majeur", c'est un début de soulagement dans les vergers du Lot-et-Garonne. Comme sur l'exploitation familiale gérée depuis deux ans par Robin Saphy à Saint Sardos. Sa saison 2024 a été catastrophique, avec une récolte divisée par trois par rapport à l'année d'avant. Un désastre qu'il partage avec tous les producteurs de noisettes de la région.

"On sait qu'on a perdu entre 200 000 et 250 000 euros sur l'exploitation. Ça fait entre 2 000 et 2 500 euros par hectare", confie le producteur de noisettes. Un manque à gagner qui a des répercussions directes sur leurs revenus : pas de rémunération ni pour lui, ni pour son père. Mais aussi des difficultés "pour rembourser prestataires, fournisseurs et banques".

Avec le balanin, la punaise diabolique (ici à l'image) est un fléau pour la culture de la noisette. © France 3 Aquitaine

Leurs noisettes ont perdu en quantité, mais aussi en qualité. La faute à deux ravageurs : le balanin et la punaise diabolique. Leurs piqûres ont pour effet de perturber la croissance à l'intérieur de la coque et d'en changer la saveur, même si le fruit reste consommable par tous. C'est pourquoi Robin Saphy milite pour le retour de l'acétamipride, selon lui le plus efficace contre ces parasites.

"Les essais qui ont été faits prouvent que l'acétamipride est vraiment une molécule qui fonctionne, comparée aux molécules qui sont autorisées chez nous aujourd'hui", assure-t-il.

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Le Sénat vient de le voter. Si les députés leur emboîtent le pas, il sera possible pour les producteurs de noisettes, et particulièrement en Lot-et-Garonne, d'utiliser un pesticide controversé et interdit en France depuis 2018. Ce, afin de lutter contre un ravageur responsable de leurs récoltes catastrophiques. ©France 3 Aquitaine

Vote à l'Assemblée

Le Sénat vient de voter pour cette réintroduction de l'acétamipride. Le texte doit maintenant être débattu et voté à l'Assemblée nationale.

Les producteurs de noisettes croisent les doigts et comptent également sur une enveloppe de soutien de l'Etat de 30 millions d'euros. Votée par le Sénat, elle est inscrite dans un amendement au projet de loi de finances 2025.

D'après Axel Crestian, le président de l'association nationale des producteurs de noisettes, ce coup de main est "primordial à l'heure actuelle pour sauver les producteurs et les aider à passer l'année 2025". Sans elle, le président estime qu'un producteur sur deux pourrait disparaître "à très très court terme".

La filière noisette est aujourd'hui dans l'attente du vote du Budget de l'Etat. Ce fonds permettrait aux exploitations et aux coopératives d'éponger les pertes de l'an dernier.

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