Un homme d'affaires laisse son lac privé à l'abandon, le maire est contraint de le vidanger, à ses frais

À Saint-Antoine-de-Ficalba, le maire est contraint de vidanger un lac privé, aux frais de la commune. Les digues endommagées menacent de rompre et d'inonder des habitations. Le propriétaire de cette base nautique à l'abandon ne donne plus signe de vie pour payer les factures.

Bernard Ajon est un maire bien embêté. Son village de 700 habitants, Saint-Antoine-de-Ficalba en Lot-et-Garonne, se retrouve contraint de payer la vidange partielle d'un lac privé à l'abandon.

Le propriétaire avait un projet à treize millions d'euros pour transformer cette ancienne base nautique en site de loisirs haut de gamme. Mais personne n'a jamais vu se concrétiser le projet. Et impossible aujourd'hui de remettre la main sur ce propriétaire, malgré l'urgence de la situation.

Une mise en demeure restée lettre morte

Car urgence, il y a. Les digues de ce lac de trois hectares, envahies par la nature et les rongeurs, pourraient rompre. La préfecture du Lot-et-Garonne a mis en demeure le propriétaire pour effectuer les travaux de vérification et de sécurisation. Et la vanne de vidange doit être changée. Une injonction restée lettre morte. L'homme recherché est un homme d'affaires français, domicilié en Belgique. Un certain César Hulin. Mais depuis trois ans, il est aux abonnés absents.

C'est donc la mairie qui hérite de la situation : il faut en urgence vidanger partiellement le lac pour vérifier l'état des digues et des équipements. "On va baisser le niveau de deux mètres pour inspecter l'édifice. Car s'il se passe quelque chose, ce sera ma responsabilité", explique l'élu.

Des habitations menacées

Ce risque de rupture inquiète les riverains du lac. En contrebas, plusieurs habitations sont directement exposées. Chez Jeannine et Gilbert, le surplus du lac coule déjà dans leur jardin. Il y a quelques années, l'étang a même débordé, inondant leur rez-de-chaussée.
À présent, ils redoutent que la digue ne lâche un jour : "La nuit, je me lève pour voir où est le ruisseau quand il pleut un peu trop", confie Jeanine Serres-Saby. 

J'ai peur que ça casse et ça emporte tout !

Jeanine Serres-Saby, riveraine du Lac de Peyrat

Comme eux, cinq familles sont exposées à ce risque de rupture du lac. L'opération de vidange est programmée au plus vite. "Nous allons éditer une facture des travaux, qui ne sera probablement jamais payée", soupire le maire Bernard Ajon.

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