Une centaine de responsables syndicaux agricoles du Sud-Ouest se sont rassemblés jeudi matin devant la préfecture de Midi-Pyrénées pour protester bruyamment contre l'élargissement de la "directive nitrate". Les agriculteurs du Lot-et-Garonne sont concernés en première ligne par cette modification.
Le rassemblement a réuni des responsables syndicaux des départements du bassin hydrographique Adour-Garonne, qui couvre schématiquement le quart Sud-Ouest, au moment où le préfet de région Midi-Pyrénées présentait aux présidents des chambres d'agricultures concernées la nouvelle carte des zones dites vulnérables.
Les manifestants, représentants départementaux de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA), venus de Midi-Pyrénées, d'Aquitaine et de la région Centre, ont tenté de pénétrer dans les locaux de la préfecture "pour aller chercher les présidents de chambre" et montrer qu'il "n'y a rien à négocier". Les forces de l'ordre, jusque là discrètes, ont protégé les entrées de la préfecture en aspergeant de gaz lacrymogènes les manifestants qui tentaient d'y pénétrer.
Devant les portes fermées, ces derniers ont multiplié ensuite les concerts de bidons pour dénoncer "le dialogue de sourd bidon entre la profession agricole et l'État". L'ensemble des syndicalistes, faisant à plusieurs reprises référence au combat des "bonnets rouges" contre l'écotaxe en Bretagne, ont qualifié l'action du jour d'avertissement, laissant planer la menace d'une action de masse au mois d'octobre.
Fin juillet, la ministre de l'Écologie Ségolène Royal a annoncé que dans le Lot-et-Garonne, 139 nouvelles communes seraient touchées par la directive nitrates ajoutées aux 125 qui y ont été inscrites ces dernières années.