En 2024, les pluies abondantes et l'ensoleillement tardif ont déréglé les maillons essentiels de la biodiversité. Les apiculteurs du limousin alertent sur une production des abeilles en baisse de 30 à 50% et doivent s'adapter.
Au cœur d’un paysage bucolique, dans les Monts d'Ambazac, plus précisément dans le village de Saint-Sylvestre, vit l'apiculteur Nicolas Fermond. Alors que le thermomètre de ce mois de novembre peine à descendre, les abeilles ne manquent pas d’activité. Chez cet artisan, le miel coule à flot : "Au printemps, on a manqué de miel et aujourd’hui les ruches sont très lourdes. Les abeilles ont bénéficié de bonnes conditions climatiques pour la floraison du lierre et en fait tout est décalé, tout est chamboulé. C’est extrêmement compliqué pour nous de programmer et de gérer notre entreprise. Pour quelqu’un qui vit avec la terre comme un apiculteur, c’est une catastrophe."
Tout est décalé, tout est chamboulé. C’est extrêmement compliqué pour nous de programmer et de gérer notre entreprise. Pour quelqu’un qui vit avec la terre comme un apiculteur, c’est une catastrophe.
Nicolas FermondApiculteur
Une filière menacée
Le climat chaotique de cette année a mis à terre l’activité de Nicolas Fermont. Du jamais vu pour le professionnel qui détient 450 ruches.
2024, ça a été le coup de grâce. La production de miel a été réduite de 50%. Trop d’eau, des températures trop basses, une situation vraiment exceptionnelle qui fait qu’aujourd’hui, au niveau de mon budget, ça ne passe pas.
Nicolas Fermond, apiculteur
Il n’est pas le seul à souffrir des aléas climatiques. Début novembre, à l’occasion de l’événement Festimiel, organisé à Limoges par la chambre d’agriculture de la Haute-Vienne, les apiculteurs locaux ont alerté sur cette situation qui menace la filière. "Tous les ans, on a un nouveau problème" déclarait l’un d’entre eux. "Que ce soit lié à la météo, à un fléau (frelon asiatique, varroa…), on a une année sur deux problématiques." Des dégâts qu’ils expliquent par le réchauffement climatique. Alors, ils souhaitent demander des dédommagements de la part de l'État.
Après quinze ans de carrière, Nicolas Fermont lui, a été contraint de s'adapter tout de suite. Il a trouvé une nouvelle activité professionnelle, en complément de son métier d’apiculteur. Il est désormais enseignant formateur.