Alban Denuit est l'une des 90 victimes, tuées par des terroristes au Bataclan à Paris en novembre 2015. Cinq ans après, sa mére témoigne et souhaite faire vivre les oeuvres de son fils, artiste émergent.
Cinq ans après, la douleur d'Ida Bordin reste palpable. Son fils, Alban Denuit est décédé dans les attentats terroristes du Bataclan, le 13 novembre 2015. Ce soir-là, après des attentats suicides aux abords du stade de France, et le mitraillage des bars dans les 10e et 11e arrondissement de Paris, des terroristes prennent d'assaut la salle de spectacle parisienne.
Mille-cinq cent personnes assistent au concert des Eagles of death metal. Cent-trente personnes seront tuées pendant cette longue nuit meurtrière, 413 sont blessées.
Il était d'une gentillesse. Il était simple, il avait beaucoup d'humour, il plaisantait, aimait nous taquiner… Je crois que je souhaite à toutes les mamans d'avoir des relations comme j'ai eues avec Alban.
D'Alban Denuit il reste son souvenir, ému, dans les mots de sa maman. " C'est un garçon qui avait des goûts assez surprenants pour un enfant de son âge. A 11 ou 12 ans, il aimait les Doors, Jim Morisson. Quand il était en troisième, nous avons visité la maison de Dali à Cadaqués, puis le musée à Figuerras.
Quand il a vu son atelier, il m'a dit : c'est ça que je veux faire", se souvient Ida Bordin dans sa maison de Marmande, où les œuvres et les photos d'Alban sont omniprésentes.
"J'attends que les gens retiennent mon travail"
Alban a suivi sa voie, obtenu une thèse Du canon artistique à la norme industrielle. Une forme sculpturale au cœur du quotidien et souhaitait désormais se consacrer pleinement à son art. Son travail artistique a été filmé par son ami Vincent Peychaud, qui l'a suivi pendant plusieurs années.On voit sur les images Alban Denuit, sourire aux lèvres, préparer une exposition aux Beaux-Arts. "Les expositions, ça sert à se faire connaître, j'attends aussi que les gens retiennent mon travail. Et pour que les gens retiennent mon travail, il faut que le travail soit bon", espérait-il alors.
"Il faut qu'elles soient vues, ces oeuvres"
Ida Bordin envisage désormais de faire connaître les œuvres de son fils et se dit prête à en faire don à une fondation. " Je n'ai pas eu l'énergie de m'investir pour ça jusqu'à maintenant. Ses amis l'ont fait au collège des Bernardins à Paris. Il faut qu'elles soient vues ces œuvres."Rencontre avec Ida Bordin >