L'Assemblée Nationale envisage d'aligner la fiscalité du tabac à rouler sur celle des cigarettes, dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale. En conséquence, le prix du tabac à rouler va augmenter, ce qui fait grincer les dents des tabaculteurs et coopératives du Lot-et-Garonne.
Alors que le mois sans tabac touche à sa fin, le gouvernement continue de multiplier les mesures pour encourager les quelque 16 millions de fumeurs français à arrêter la cigarette.
Quelques jours après l'instauration, supposée dissuasive, du fameux paquet neutre instauré par la loi de santé de Marisol Touraine, les députés s'attaquent maintenant au tabac à rouler.
En septembre dernier, le secrétaire d'État au budget Christian Eckert annonçait en effet une mesure proposant d'aligner la fiscalité du tabac à rouler sur celle des cigarettes. Les taxes sur les paquets de tabac à rouler augmenteraient donc de 15%, avec bien sûr pour conséquence l'augmentation du prix du paquet lui-même.
Les producteurs locaux mis en difficulté
Depuis l'augmentation constante du prix du paquet de cigarettes classiques, le tabac à rouler, moins cher, a vu ses ventes exploser. Dans le cadre de la loi de financement du budget de la sécurité sociale, il est donc question de piocher dans la fiscalité du tabac à rouler, permettant ainsi de récupérer, selon Christian Eckert, "100 millions d'euros par an".
Problème : les tabaculteurs sont aujourd'hui pris en étau. Dans le Lot-et-Garonne notamment, les producteurs grincent des dents. En effet, la loi, qui ne fera pas de différence entre les fabriquants, mettra bien plus en difficulté les producteurs locaux que les grandes entreprises. Jérôme Dufieux, directeur de la coopérative Trabitab, souligne :
Pour nous, les différentes taxes qui arrivent feraient porter le prix de notre paquet de 7,30 euros actuellement à 8,80 euros au mois de janvier. Alors même que nos ventes sont proches de l'Espagne, où le même paquet de tabac est actuellement à 4,80 euros.
Dans la nuit du lundi 28 au mardi 29, cette mesure a été adoptée par l'Assemblée Nationale. Le texte arrive donc en nouvelle lecture au Sénat. Si les parlementaires votent ce texte de loi, il aura pour conséquence le risque de favoriser le marché noir.
#PLFSS2017 adopté dans la nuit du 28/11par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture. Prochaine étape : le Sénat, le 1/12.
— emmanuelle couprie (@EMcouprie) 29 novembre 2016