L'ancien militaire de 28 ans et une femme de 29 ans ont été condamnés hier par la cour d'assises du Lot-et-Garonne à 30 et 10 ans de prison pour l'assassinat, sur fond de trafic de drogue, de deux hommes, dont le compagnon et père des quatre enfants de la jeune femme.
L'avocat général avait requis vendredi matin 30 ans de réclusion à l'encontre de Raymond Térématé, et 7 ans de prison contre Bérengère Jappet-Granon.
"Ce sont deux crimes crapuleux commis par une crapule", a affirmé l'avocat général, Jean Cavaillès, qui a accusé M. Térématé d'avoir "voulu prendre la place de Benjamin Genet dans le lit de Bérengère".
Me Philippe Bellandi, l'avocat de cet ex-militaire d'origine tahitienne qui refusait de comparaître depuis mardi, après que les policiers du GIPN eurent dû faire usage d'un Taser pour le maîtriser, avait demandé "aux jurés de ne pas aller jusqu'à l'extrême".
Dans sa plaidoirie, Me Bellandi a affirmé qu'aucune preuve matérielle n'accrédite la responsabilité de son client dans le meurtre d'Hakim Aïssa, première victime présumée.
S'agissant de la mort de Benjamin Genet, l'avocat a soutenu que c'est sa compagne qui "avait poussé Térématé" à tuer le père de ses quatre jeunes enfants, dont l'un mort en bas âge et l'autre né pendant sa détention.
Pour leur part, les avocats de Bérengère Jappet-Granon, Me Alexandre Martin et Me Emmanuelle Franck, ont plaidé l'acquittement, affirmant qu'elle aimait son mari.
Les faits se sont produits entre la fin 2009 et avril 2010. Hakim Aïssa avait disparu vers Noël 2009, après avoir réveillonné avec Bérengère Jappet-Granon et son compagnon, dans leur maison de Saint-Eutrope-de-Born, près de Villeneuve-sur-Lot. M. Térématé, qui logeait alors chez le couple, était également présent.
Le corps d'Hakim Aïssa aurait été brûlé, des restes calcinés ayant été découverts non loin de la maison.
C'est à la faveur de cette première enquête que les gendarmes ont constaté la disparition de M. Genet, en mars 2010, et ont interpellé les deux accusés. Le corps de M. Genet a été retrouvé en avril suivant, enterré dans un bois près de la maison, deux balles dans la tête.
Les quatre protagonistes auraient été liés par un trafic de cannabis dirigé par M. Aïssa, tandis que les deux accusés avaient été, à quelques reprises, amants.
Ecoutez les arguments développés par Alexandre Martin, l'avocat de Bérengère Jappet-Granon, et Philippe Bellandi, le défenseur de Raymond Térématé lors de leurs plaidoiries.