Vente d'UPSA à Agen : syndicats et élus sont pessimistes

Bristol-Myers Squibb, le groupe pharmaceutique américain pourrait décider de vendre son usine agenaise Upsa d'ici la fin de l'année. Dans le Lot-et-Garonne, il est le premier employeur privé. 1300 salariés produisent l'aspirine effervescente.

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BMS n'a pas encore pris sa décision. A la mi-juin, il a entrepris une revue stratégique. Selon les conclusions, attendues en décembre, le groupe "pourrait se séparer des activités d'Upsa par le biais d'une vente ou décider de conserver et de développer l'activité". Toutes les pistes seraient encore possibles et le géant américain tente de calmer les inquiétudes : 

Il n'est en aucun cas envisagé, à l'issue du processus, de mettre fin aux activités d'Upsa ni de fermer les sites de production d'Agen


Pourtant ces affirmations ne rassurent ni les organisations syndicales ni les élus, en état de "vigilance maximale", affirment-ils. 
Jean Dionis du Séjour, le maire Modem d'Agen entend mettre BMS devant sa responsabilité sociale.
  
 "En fonction de l'acquéreur, cela sera positif ou négatif pour le territoire"

    
Le député LREM Michel Lauzzana n'est pas inquiet mais se dit "attentif". Il estime que les futurs acquéreurs ne rachèteront pas le laboratoire Upsa, un "outil performant dégageant des bénéfices", pour "le démanteler".
  
Mais les syndicats se montrent plus pessimistes. Ils regrettent une baisse des investissements de BMS depuis dix ans. A l'image de Bruno Bourthol, secrétaire du Comité d'entreprise et délégué FO. 

Depuis sept ans, ils font beaucoup moins d'investissements commerciaux, là où notre concurrent met 10, ils mettent 1,5 (...) on n'a pas les moyens de se battre à égalité avec nos concurrents

 Un constat partagé par Laurent Pourcel de Sud-Chimie qui parle d'"un embellissement
de l'entreprise en vitrine mais d'un fond de commerce très fragilisé
"

Il n'y a pas d'investissements dans la recherche et développement

"Vache à lait"

BMS a racheté l'usine d'Agen en 1994. Le géant pharmaceutique américain affirme avoir investi 334 millions d'euros depuis 1995, soit 15 millions d'euros par an en moyenne, afin de "préparer l'avenir et de disposer d'un outil industriel à la pointe", martèle un porte-parole. Berceau historique de la fabrication, elle reste le premier site de production dans le monde. Un site rentable. Upsa a enregistré en 2017 un chiffre d'affaires de 425 millions d'euros, en progression de 8% par rapport à l'année précédente. 

 Pour Bruno Bourthol, une possible vente répondrait à une nouvelle logique.

Ils veulent continuer à développer des produits à forte valeur ajoutée. Nous servons à financer leurs recherches dans d'autres domaines. Nous sommes leur vache à lait. 

Patrick Lopez de Sud chimie est d'accord sur le constat

Upsa rapporte beaucoup d'argent à BMS, ils se sont gavés, on a financé leur recherche et développement et maintenant on se retrouve le parent pauvre.

    
Jean Dionis du Séjour se l'explique de la même manière :

Ils ont envie de réinvestir toutes leurs forces en matière de recherche et n'ont plus envie d'être dans une gamme que l'on peut acheter en pharmacie sans ordonnance.

La seule raison pour que la vente ne se fasse pas, "c'est que le chèque ne soit pas assez gros", estime le délégué FO.

Upsa en chiffres

1935 : c'est l'année pendant laquelle le radiologue agenais Camille Bru a constaté que les boissons gazeuses accéléraient les mouvements du tube digestif.

330 millions : c'est la production annuelle de  boîtes (aspirine, Dafalgan, citrate de Bétaïne, Donormyl)

3.500  c'est le nombre d'emplois indirects générés par l'usine, le plus gros employeur privé du département
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