Procès Xynthia : les moments forts du procès en appel

Devant la cour d'appel de Poitiers, les survivants de la tempête Xynthia témoignent de leur traumatisme toujours intact. La catastrophe a fait 29 morts à La Faute-sur-Mer dans la nuit du 27 au 28 février 2010. 

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Cinq ans et demi après le drame qui a coûté la vie à 29 personnes, le traumatisme reste intact pour les survivants de la tempête Xynthia. Au procès en appel qui se déroule actuellement à Poitiers, ils raconte une nuit de calvaire interminable.

"En trois minutes, on est passé de 50 cm à 1,10 m. Je dis à ma femme: "Il faut absolument quitter la maison, car si l'eau continue de monter à cette vitesse, on est morts", témoigne Gérard Ferchaud.

Plusieurs heures avant d'être secouru

Il a été sauvé par les pompiers après avoir passé plusieurs heures avec sa femme sur le toit de la cabine de son bateau "qui flottait dans la cour", se "frottant l'un contre l'autre" ou "faisant des pompes" pour ne pas geler, le "silence" de la nuit étant "de temps en temps troublé par des appels au secours".

Tout d'un coup, il s'est affaissé sur moi, j'ai su qu'il était décédé, il était violet


"De l'eau partout, dans la cuisine, dans la salle à manger", se souvient également Elisabeth Tabary, qui a perdu son mari et son petit-fils qui allait fêter ses trois ans "mort dans (ses) bras", dans cette maison achetée en 1999 et qui comportait un étage extérieur, accessible par le garage.  

"Mon mari a dit: "La digue a pété, on est perdus". Je suis montée sur la poignée de la porte et je me suis accrochée à la porte-fenêtre avec le petit sur le côté. (...) Tout d'un coup, il s'est affaissé sur moi, j'ai su qu'il était décédé, il était violet", a décrit d'une voix très émue Mme Tabary, femme aux cheveux blancs coupés courts. 

"Je me suis jetée à l'eau parce que j'ai su qu'il n'y avait pas d'issue. Je me suis réveillée à l'hôpital de La Roche-sur-Yon", dont elle ne sortira, après un infarctus et un œdème pulmonaire, que pour enterrer son petit-fils, a poursuivi la retraitée, sans "haine", mais "plus la même depuis cette histoire" et toujours suivie par un psychologue.

Des violents chocs émotionnels qui s'apparentent à des traumatismes de guerre

"C'est toujours aussi dur pour les parties civiles de venir s'exprimer. (...) Ça montre la persistance des traumatismes que les experts en première instance avaient rapprochés des traumatismes de guerre", a déclaré à la presse Benoît Denis, l'un des avocats de l'Avif, l'association des victimes.

On n'a plus qu'une tombe à La Faute


Encore "hantée" par la mort de ses beaux-parents, Françoise Beauget veut entendre lors de ce procès en appel l'ancien maire, René Marratier, dire: "Je n'ai pas fait mon travail, je n'ai pas pris mes responsabilités". Après la destruction de leur maison, "on n'a plus qu'une tombe à La Faute", conclut-elle. 
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