Comment le site était-il entretenu ? Quelles mesures de sécurité étaient en vigueur ? Au lendemain du dramatique accident qui a coûté la vie à une jeune femme de 31 ans les questions sont nombreuses. Une enquête a été confiée aux gendarmes de Mauléon.
Certains évoquent l'orage qui s'est abattu la veille du drame après des journées caniculaires. Les fortes pluies auraient pu fragiliser la paroi rocheuse. Et provoquer les chutes de pierre mortelles.
D'autres, visiteurs du mois de juillet, ne se disent pas surpris d'un tel drame. "Le dramatique accident confirme mon sentiment d'insécurité" écrit un touriste sur TripAdviser, "parcours très glissant mal renseigné, organisation inexistante, beaucoup de monde, difficultés de croisement".
Un avis qui en résume plusieurs autres sur le même site. Personne n'évoque un risque de chute de roches mais ils sont nombreux à dénoncer un trop gros nombre de visiteurs. "Un nombre démesuré de personnes", "pas de jauge", "il y a tellement de monde que les rampes sont difficilement accessibles" peut-on lire.
Des habitiués nous confirment que la fréquentation des gorges depuis début juillet est particulièrement importante. Mais cela n'explique pas le détachement des pierres.
Le site, haut lieu du tourisme de l'arrière-pays basque, est géré en régie directe par la commune de Sainte-Engrâce, injoignable ce samedi matin.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Pau, confiée aux gendarmes de Mauléon, pour tenter de comprendre ce qui a bien pu provoquer ce drame.
Aujourd'hui, au lendemain de l'accident, ils ont procèdé à des premiers relevés. "Ce n'était pas un effondrement, c'était des chutes de grosses pierres d'une taille entre un ballon de hand-ball et un ballon de football" nous précise l'un d'entre eux. "Ce sont des éboulements comme il y en a dans toutes les gorges mais là c'est très fréquenté. Malheureusement pour la jeune femme une pierre lui est tombée sur la tête".
Vendredi peu après 14h30, alors qu'elle marchait à mi-chemin du parcours, le long de la paroi rocheuse sur une passerelle, une jeune femme de 31 ans a été tuée par la chute d'une roche tombée sur son crâne.
Son corps a été évacué par hélitreuillage vers l'unité médico-judiciaire de l'hôpital de Pau.
Ce n'est qu'après l'évacuation de l'ensemble des victimes, la défunte et trois blessés légers, que les 150 personnes bloquées au fond des gorges, en amont, ont pu commencer à sortir.
"On les a fait passer par le torrent, très faible à cette période de l'année, ils ont dû traverser l'eau pour ne pas passer par la passerelle où s'est produit l'accident" indique le gendarme qui confirme que la victime a sauvé une petite fille devant elle en la poussant avant l'éboulement.
Regardez le reportage d'Olivier Lopez et Romain Hauville :