Bayonne : jugés pour avoir refusé d'abattre leurs canards en pleine crise de la grippe aviaire

Quatre éleveurs basques et le syndicat ELB comparaissent devant le Tribunal correctionnel. Certains sont jugés pour avoir empêché l'abattage de leurs canards en bloquant l'accès de leurs fermes aux services vétérinaires. Selon eux, le vide sanitaire par principe de précaution était disproportionné.

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Certains ont barré l'accès aux services vétérinaires, d'autres ont refusé d'abattre eux-mêmes leur élevage. Tous aujourd'hui, sont poursuivis, deux ans après les faits. Et cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Bayonne, ils n'étaient pas seuls. Plus de 120 personnes étaient venus les soutenir, comme vous pouvez le voir dans ce tweet de notre journaliste Sabrina Corrieri.  

Rappel des faits

Quatre éleveurs, trois membres de la famille Lataillade et Jean-Michel Berho, ainsi que Panpi Sainte-Marie, secrétaire général du syndicat ELB (Euskal Herriko Laborarien Batasuna), le pendant de la Confédération paysanne, comparaissent. 

Les membres de la famille Lataillade sont éleveurs à Bidache. En juin 2017, la préfecture leur a demandé d'abattre eux-mêmes une partie de leurs canes. Et parallèlement elle leur interdit de commercialiser leurs canetons. Avec l'accord du syndicat, ils avaient alors continué de vendre leurs canetons à des éleveurs solidaires et lancé l'opération "adopte un caneton". Nous avions à l'époque réalisé un reportage sur cette initiative, pour le voir, cliquez ici.

Concernant Jean-Michel Berho, les faits remontent à avril 2017. Près de 300 personnes s'étaient réunies devant son exploitation située à Domezain à l'initiative du syndicat ELB. Ils ont ainsi empêché, par deux fois, les services vétérinaires de se rendre sur le site pour abattre les animaux.

Ecoutez les explications de Sabrina Corrieri qui suit le procès pour France 3 Aquitaine :
 

Un vide sanitaire jugé "disproportionné" par la défense

La défense compte plaider la relaxe dans ce dossier. Car selon elle, le vide sanitaire par principe de précaution était à l'époque disproportionné. Elle s'appuie sur des analyses qui auraient démontré que les animaux étaient sains et donc que les abattre par milliers aurait pu mettre en danger la race de canards locale, à savoir la race Kriachéra.

De son côté le syndicat ELB, poursuivi lui aussi, défend sur le fond une agriculture paysanne, valorisant les petites exploitations et le travail en autarcie.

Un mode de production soutenu par plus d'une centaine de personnes venues manifester cet après-midi devant le tribunal et qui défendent "l'agriculture durable" et la "solidarité".
 



Déjà un précédent : l'éleveuse relaxée

 Cathy Chabalgoity, dont l'exploitation est située à Barcus, a elle aussi été jugée en décembre dernier à Pau. Un rassemblement devant sa ferme avait là aussi empêché les services vétérinaires de faire leur travail. La procureure de la république de Pau avait requis une peine de trois mois de prison avec sursis à son encontre. Près de 300 personnes étaient venues la soutenir à son procès.

L'éleveuse avait finalement été relaxée en revanche, le syndicat ELB avait été condamné à 5000 euros d'amende pour entrave aux agents de la Direction départementale de la protection des populations et 2000 euros de dommages et intérêts.
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