Ce devait être la vitrine de l'accession sociale à la propriété, à Bayonne. 39 pavillons à ossature bois, vendus en 2009, 1900€ le m2, par Habitat Sud Atlantic, Office public de l'habitat de Bayonne. Mais le projet a tourné au fiasco immobilier, avec dès la livraison de graves malfaçons...
Malfaçons dans les sols, les plafonds, les cloisons ; des défauts techniques, acoustiques, énergétiques, et électriques. Les matériaux utilisés sont de basse qualité. Une expertise a conclu en 2013 à un accablant rapport. Pointant du doigt les responsabilités des entreprises présentes sur le chantier. Et préconisant la reconstruction des lieux.
36 pavillons avaient été achetés par des familles modestes, primo-accédantes. 13 ont rapidement quitté les lieux, dès 2010, choisissant le rachat de leur bien, ou le relogement. 23 sont restées, entrant dans un long combat judiciaire, toujours en cours.
Deux de ces familles, mobilisées, dès le début de la découverte des malfaçons, témoignent de leur difficile quotidien. Salle d'eau condamnée, dont le sol s'effondre, marche d'escalier qui cède au passage d'un enfant, pièce de vie exposée plein nord, où il fait 8° en hiver...
Pour la première fois également, le promoteur social Habitat Sud Atlantic revient sur cet échec. Et ses conséquences. Le maire de Bayonne, regrette également le gâchis de ce projet pour des familles qui pouvaient enfin devenir propriétaires.
Endettés, piégés par les procédures, ces foyers n'ont d'autres choix que de rester vivre à Plantoun. Certains veulent des réparations dans leurs pavillons. D'autres des remboursements de leurs crédits, mais aussi des indemnités pour préjudices moral, financier, et de trouble de jouissance. Afin de se reloger ailleurs. Et de tourner la page, après huit années d'épreuves.
Des vies suspendues à une décision de justice que le tribunal de grande instance de Bayonne rendra le 13 mars prochain.
Un magazine de Stéphanie Deschamps, Emmanuel Galerne, Rémi Poissonnier et Francine Bétat