Les agents de l'hôpital de Bayonne étaient en grève ce 19 décembre. Ils protestent contre la répartition des primes de fin d'année, dont une partie sera désormais reversée aux cadres uniquement.
Ils l'avaient annoncé, ils l'ont fait. Ce mardi 19 décembre, le hall du Centre hospitalier de la côte basque était envahi par des salariés en colère. Entre 300 à 400 personnes s'étaient rassemblées pour un débrayage. En cause, une nouvelle répartition de la prime de fin d'année, au bénéfice des cadres de l'hôpital.
Une partie de la prime sera réservée aux cadres
"Jusqu'à maintenant, on avait une prime égalitaire, une prime de service versée en fin d'année, proportionnelle au présentéisme. Depuis des années, le simple agent de service hospitalier, comme le cadre, touchait cette prime", précise Mireille Poleau, secrétaire du syndicat Force ouvrière.
Chaque année, le montant qui n'était pas attribué aux salariés en arrêt pendant l'année, était redistribué à tous les autres. Mais la direction choisit désormais de reverser ce montant aux cadres uniquement.
"Le directeur en fait une prime pour les cadres et les cadres sup, en y mettant des échelons. Même parmi eux, tous ne la toucheront pas", assure la secrétaire de FO. Jusqu'à présent, on était dans la bienveillance à l'hôpital de Bayonne. C'était égalitaire pour tout le monde", poursuit-elle avant de s'inquiéter pour les salariés les moins aisés.
On a quand même des personnes en catégorie C, des très bas salaires. Et cette prime, c'était leur bouffée d'oxygène.
Mireille Poleau, secrétaire du syndicat Force ouvrière
Selon la syndicaliste, cette décision remet en cause l'investissement des salariés. "Quand vous avez une ASH qui touche 1 200 euros, qui va faire des week-ends pour gonfler son salaire, qui va venir travailler même en étant malade, en espérant avoir droit à sa prime à la fin de l'année... C'est écœurant", regrette-t-elle.
Un "signal de reconnaissance fort"
L'hôpital de Bayonne compte 4 000 salariés, dont une centaine de cadres. Au niveau de la direction, la décision est assumée. "Nos managers d'équipe sont essentiels dans nos hôpitaux, il fallait leur envoyer un signal de reconnaissance fort", défend Marie-Claude Cazaban. La directrice des ressources humaines du Centre hospitalier de la Côte basque assure entendre la colère des agents "qui peuvent vivre cela comme une privation".
Nous veillerons à ce qu'ils perçoivent au moins la même prime que l'année dernière, j'en prends l'engagement.
Marie-Claude CazabanDirectrice des ressources humaines au Centre hospitalier de la Côte basque
Des promesses insuffisantes pour l'intersyndicale qui demande désormais un rendez-vous avec la direction d'ici à la fin de semaine. En cas de refus de revenir sur sa décision, un nouveau préavis de grève sera déposé pour le 2 janvier.