La SPA, qui milite pour l'interdiction des corridas, poursuit la mairie de Bayonne et le torrero Jean Baptiste Jalabert, appelé Juan Bautista devant la justice pour acte de cruauté envers les animaux. L'audience s'est tenue ce jeudi à Bayonne.
Peut-on reprocher à un torero, un maire et à un président d'arènes d'encourager les actes de de cruauté sur animaux ? C'est la question sur laquelle doit se pencher le tribunal correctionnel de Bayonne.
La Société protectrice des animaux (SPA) poursuit le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray, Alain Lartigue, le mandataire des spectacles taurins de la vielle et le torero Juan Bautista. La SPA reproche à ces derniers de participer, ou d'organiser des corridas avec mise à mort.
"Une mise à mort après des actes de torture"
Les faits reprochés remontent à la période comprise entre janvier 2017 et septembre 2019. L'action en justice est assez symbolique pour la SPA qui milite pour l'interdiction des corridas. Elle réclame 10 000 euros, pour préjudice moral et 5 000 euros pour frais de justice."La corrida c'est une mise à mort après des actes de torture et de barbarie, estime Jacques-Charles Fombonne, le président de la Spa. Ces actes vous amènent devant le tribunal correctionnel pour une peine encourue de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende. La majorité de la population française et locale est contre cette pratique".
Tradition locale ininterrompue
Le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray, lui, se défend de toute entorse à la légalité. "C'est une tradition locale interrompue, prévue par le code pénal qui considère qu'il existe une immunité dès l'instant ou on se trouve dans des régions de France ou les corridas sont autorisées.En effet, si les actes de cruauté envers les animaux sont interdits, la justice accorde une exception dans certaines régions, et tolère les corridas "lorsque une tradition locale ininterrompue peut être évoquée". A savoir : "entre le pays d'Arles et pays Basque, entre Garrigue et Méditerranée, entre Pyrénées et Gascogne, en Provence, Languedoc, Catalogne, Gascogne, Landes et Pays Basque", selon la cour d'appel de Toulouse qui a statué sur la question en 2000.
Je conteste, au titre d'une bien-pensance nationale, fut-elle majoritaire, qu'on pense avoir le droit de nous dire ce que nous devons faire, ici à Bayonne.
Le jugement a été mis en délibéré au 17 novembre.