La menace du blocage de "l'ensemble des voies de communication" du pays basque en plein été est confirmée. Face au maintien en détention de deux anciens membres de l'ETA, 32 ans après leur incarcération.
"32 ans ! 32 ans ! Ce sont des personnes âgées ! Elles sont depuis 32 ans en prison ! La justice ne fait pas ça d'habitude !" s'indigne Marie-Christine Aragon, ancienne conseillère départementale socialiste basque venue manifester son soutien à Ion Parot et Jakes Esnal ce jeudi 23 juin au soir.
Ex etarras condamnés à la perpétuité
Les deux hommes ont été arrêtés et emprisonnés en 1990. Ils étaient impliqués dans un attentat meurtrier survenu à Saragosse en Espagne trois ans auparavant. Ils étaient alors membres d'un commando dit "itinérant" de l'ETA, l'organisation terroriste basque dissoute depuis plus d'une décennie.
Condamnés à la perpétuité en 1997, ils réclament depuis plusieurs années une libération conditionnelle. Elle leur est à chaque fois refusée et encore dernièrement pour Ion Parot.
L'organisation Bake Bidea, le "chemin de la paix", dénonce un acharnement de la part du parquet national antiterroriste qui fait systématiquement appel des décisions de libération des deux hommes.
Le risque de raviver la flamme du séparatisme
Face à cet immobilisme, Bake Bidea multiplie les manifestations espérant convaincre le gouvernement d'agir.
Le risque est d'amplifier le sentiment de mépris de l'Etat et de son chef à l'égard du processus de paix
Jean-Daniel Élichiry - les artisans de la paixsource : France 3 Aquitaine
Les Artisans de la Paix rendent aujourd'hui le Président Macron responsable d'une montée de la tension.
Pour l'ancien maire Modem de Biarritz, Michel Veunac, "l'enjeu aujourd'hui c'est la paix".
Il y a un risque. Le Président Macron doit comprendre qu'au pays basque il y a un danger de retour en arrière, notamment avec la jeunesse qui ne comprend pas cette injustice
Michel Veunac - ancien maire Modem de Biarritzsource : France 3 Aquitaine
Blocage total du territoire
A ce qu'ils estiment être un blocage judiciaire et politique, les membres de Bake Bidea comptent répondre par un blocage géographique.
"La libération des prisonniers est une étape incontournable du processus de paix" explique Jean-Daniel Elichiry. "Nous avons décidé de mettre en place un blocage de tout le pays basque le 23 juillet pour attirer l'attention du grand public, des médias, du pouvoir politique".
Bake Bidea prévoit une paralysie des voies de communication sur l'ensemble du territoire basque.
Voir le reportage d'Allende Boutin et Christian Etchegarray :