Onze hommes ont été condamnés par le tribunal judiciaire de Bordeaux à des peines de 3 à 5 ans de prison. Ils auraient constituer un réseau entre le Portugal et l'Allemagne, passant par le Pays basque pour faire entrer entre 600 et 1 300 clandestins sur le territoire selon la police de l'air et des frontières d'Hendaye.
Les trafiquants avaient leurs habitudes bien rodées pour passer la frontière entre l'Espagne et la France, en passant discrètement par les cols de montagne le samedi matin.
" Ils passent rarement par l'autoroute pour franchir la frontière" explique un représentant de la brigade mobile de recherches de la police de l'air et des frontières d'Hendaye, en charge de l'opération.
Les enquêteurs de la PAF ont dénombré 110 voyages aller-retour attribués à ce réseau. Ils ont mené l'enquête entre le mois de juin 2020 et septembre 2021 pour aboutir à l'interpellation de onze hommes, sept d'origine pakistanaise, les autres Indiens, et un Togolais, présentés comme les organisateurs et chauffeurs du réseau.
Ces hommes, dont deux sont en fuite, ont été jugés durant quatre jours au tribunal judiciaire de Bordeaux où ils ont été condamnés, jeudi 8 décembre, à des peines de 3 à 5 ans de prison, avec interdiction de territoire.
Un trafic d'envergure
Vu l'ampleur des faits, le dossier a été instruit par la JIRS de Bordeaux, juridiction spécialisée, à même de traiter ce genre d'affaire avec des ramifications internationales, en l'occurence entre le Portugal où le réseau était structuré et l'Allemagne, dans la région de Cologne, destination des clandestins.
Les migrants, estimés entre 600 et 1300 par les enquêteurs de la PAF, sont de jeunes hommes majeurs, qui devaient s'acquitter de lourdes sommes pour effectuer ce périple : 950 euros par personne entre Lisbonne et Paris, puis 600 euros entre la France et l'Allemagne. Ils sont d'origine pakistanaise et indienne.
Le réseau, basé donc à Lisbonne, utilisait des messageries cryptées pour communiquer et faisait appel à de nombreux chauffeurs à qui il fournissant des véhicules de location de 5 à 9 places et de faux permis de conduire des Émirats arabes unis, et facturés 300 euros au chauffeur.
Ils voyageaient en convoi avec une voiture ouvreuse, et utilisaient les cols montagneux moins surveillés pour passer la frontière.
Brigade de recherche de la PAF d'HendayeFrance 3 Rédaction Web
"Des convois de cinq véhicules transports jusqu'à 40 clandestins ont pu être détectés." précise la brigade.
Au fil des mois, neuf interpellations de ces convois vont être effectuées en flagrant délit entre le Pays basque d'une part et Drancy en Seine-saint-Denis, point de départ de l'autre partie du voyage vers la Belgique ou l'Allemagne.
"Selon les chauffeurs, le réseau aurait réalisé 10 000 euros de chiffre d'affaires chaque semaine" rapporte la brigade. Les enquêteurs ont calculé que ce trafic aurait rapporté de 247 000 euros à 594 000 euros aux organisateurs.