Une cinquantaine de patients des Pyrénées-Atlantiques va pouvoir fournir cette étude, qui leur donne raison, au juge qui instruit leur plainte au pénal. Cette étude scientifique conclut que les deux versions du traitement ne sont pas substituables pour chaque individu.
" C'est une grande victoire ! " Fabienne Battault, présidente de l'association des victimes du Levothyrox dans les Pyrénées-Atlantiques, se réjouit, même si la route judiciaire est encore longue.Et si les patients avaient raison.. et si les deux versions du traitement fabriquées par le laboratoire lyonnais Merck n'étaient pas substituables ? Ce n'est pas une hyptohèse, c'est ce qui ressort noir sur blanc d'une étude scientifique conduite par une équipe franco-britannique, de l'université de Toulouse, de l'INSERM et de l'université de Londres.
Elle est partie des propres résultats de l'étude menée et fournie par le fabricant du Levothyrox à l'Agence française de Sécurité du médicament qui délivre les autorisations de mise sur le marché. Un travail colossal de traitements de données.
"Ma tête était prête à exploser "
La Béarnaise est attachée à ce combat pour la vérité. " Ils ne pourront plus dire qu'on est des hystériques. qu'on lisait trop les journaux... " Fabienne Battault a connu des troubles impressionnants dès qu'elle a pris le médicament fabriqué avec la nouvelle formule : " Ma tête était prête à exploser, mon coeur qui se mettait à battre, vous avez l'impression qu'il va vous passer par la gorge. "
Merck ne va pas pouvoir se cacher. Qu'ils attaquent, c'est de bonne guerre, ils ne vont pas se laisser attaquer comme ça
Leur avocat Jean-François Blanco défend une cinquantaine de patients des Pyrénées-Atlantiques. " Les deux formules ne sont pas subtituables pour 60 % des patients révèle l'étude. Çela explique les troubles ressentis depuis l'arrivée de la nouvelle formule.
C'est une base scientifique attendue. On va produire cette étude auprès du juge d'instruction de Marseille au pôle santé. "
C'est une étape importante, il va falloir que le laboratoire et l'agence du médicament, le ministère de la santé s'expliquent sur la mise sur le marché dans ces conditions.
La légitimité des plaintes pénales est ainsi confirmée @Sebolo_64 @blaisegab @Bleu_Bearn @F3Aquitaine @AFPBordeaux https://t.co/Y9NZCF8yHA
— BLANCO Jean-François (@jfblancoMI) 4 avril 2019
La bataille continue
Fabienne Battault y voit un aspect positif évidemment dans la procédure en cours au pénal. " Cette étude va faire accélérer la procédure et le travail de l'instruction. "
Mais aussi un effet colatéral :
Ça va mettre le doute sur la généralisation du médicament en Europe.
Le débat sur la tolérance du nouveau Levothyrox est donc relancé. Le laboratoire Merck souligne pour sa part que cet étude repose sur "l'analyse de la variabilité individuelle, qui n'est pas conforme aux méthodes de référence demandées par les autorités de santé et validées par 23 autorités sanitaires".
" Des experts indépendants ont eux-mêmes conclu à la pertinence et à la rigueur scientifique de l'approche". "La nouvelle formule satisfait plus de 2,5 millions de patients en France (sur 3 millions de patients sous traitement de produit à base de lévothyroxine)", ajoute le laboratoire.
Fabienne Battault a compris ce qui lui arrivait grâce aux réseaux sociaux. Au vu des témoignages qui affluaient, elle a compris qu'elle n'était pas seule. Son combat pour la vérité est maintenant médiatique et judiciaire. Au vu du nombre de personnes qui assistent aux réunions d'information dans le département, les victimes ont déjà gagné une petite bataille.