Le Procureur de la République, Jean-Christophe Muller, a indiqué que le pharmacien, de nationalité marocaine, a été "mis en examen et écroué" à la Maison d'arrêt de Pau, pour "escroquerie, abus de biens sociaux et blanchiment". Un préjudice pour la Sécurité Sociale "évalué à 1,2 million d'euros".
Le procureur de la République à Pau, Jean-Christophe Muller a ajouté que la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) de Pau a rembousé à ce pharmacien au moins 1,2 million d'euros sur une courte durée "étalée sur les deux dernières années".
Le pharmacien, âgé de 45 ans, est soupçonné d'avoir renouvelé de son propre chef, par une simple manipulation informatique, les opérations entre les établissements pharmaceutiques et la CPAM se faisant par télétransmission, des ordonnances dûment établies dans un premier temps pour des patients.
De manière factice, il a demandé le renouvellement de médicaments très coûteux, de plusieurs centaines d'euros la boîte.
Un volume de remboursements élevé
Le 2 avril, la CPAM a saisi le parquet de Pau constatant un volume de remboursement atypique pour la petite pharmacie du quartier populaire de Saragosse à Pau.Constatant le volet patrimonial important du pharmacien, le parquet a saisi la police judiciaire de Bayonne et le Groupe interégional de la police judiciaire.
"Nous nous sommes interrogés sur son train de vie. Il possédait plusieurs comptes en banque, des biens immobiliers, des fonds anormaux transitaient entre la pharmacie et ses comptes personnels et il venait d'acheter deux véhicules coûteux", a indiqué Jean-Christophe Muller.
Lors de sa garde-à-vue, le pharmacien a évoqué "un complot", ce qui selon le parquet, "est peu vraisemblable". Les employés de la pharmacie sont hors de cause, le pharmacien ayant agi seul. Aucun patient ne semble être impliqué dans cette affaire.
Les comptes bancaires du pharmacien ont été bloqués et "l'information judiciaire va permettre de préciser le montant exact du préjudice", a conclu le Procureur. Avant d'exercer ses fonctions à Pau, le pharmacien les avait exercés dans l'Aisne, à Toulouse et à Paris.
Ecoutez les explications de Martine Chambon.