Treize réfugiés ont été employés comme saisonniers par un viticulteur pour l'aider lors de ses vendanges dans le Jurançon. Une grande première dans le Béarn.
Ils sont plus d'une dizaine à sélectionner les précieuses grappes, les couper et les déposer dans leur seau. Les gestes sont propres, professionnels. Mais ces employés saisonniers ont un statut un peu spécial : ils sont réfugiés.
Pénurie de saisonniers
Soudanais, Erythréens et Afghans, ces demandeurs d'asile vendangent les vignobles de Gilles Ladaurade depuis cinq semaines. Ce viticulteur, qui possède des parcelles dans le Jurançon, avait un grand besoin d'employés saisonniers, mais avait des difficultés à en trouver.Il a été approché par l'Association Nationale pour l'Emploi et la Formation en Agriculture (ANEFA), qui lui a proposé de salarier des réfugiés. Loin de l'inquiéter, l'idée lui a plu : il s'est lancé dans l'aventure. Une grande première dans le Béarn : jamais des demandeurs d'asile n'avaient été employés dans le secteur de la viticulture.
La dizaine de réfugiés viticulteurs est gérée par Piémont Oloronais Urgence Réfugiés (POUR). Cette association bénévole, formée en 2018, tente d'intégrer les demandeurs d'asile par le travail. Elle a déjà réussi à les faire employer dans des exploitations de kiwis et d'arbres fruitiers.
Pari réussi
Les treize employés saisonniers de Gilles Ladaurade reçoivent donc un salaire, même si la nourriture et le transport ne sont pas assurés. Pour les aider, l'association leur a donné les fiches horaires des bus à prendre pour se rendre sur l'exploitation. Le viticulteur a aussi mis en place des tournées de ramassage pour les aider.Cette initiative est donc une réussite, dans un secteur où il devient de plus en plus difficile de trouver de la main d'oeuvre saisonnière.