Réintroduction d'ours en Béarn : l'expérience de la Slovénie, où la population d'ours a doublé en dix ans

En Slovénie, la population d'ours a doublé ces dix dernières années, pour atteindre le millier de spécimens. Comment le pays s'adapte-t-il à la multiplication des plantigrades ? 

Après avoir été au bord de l'extinction au début du XXe siècle, les populations d'ours s'épanouissent de nouveau en Slovénie en raison des efforts de conservation déployés par les autorités depuis les années 1930.

Ces dix dernières années, le nombre d'ours a doublé dans les forêts slovènes, pour atteindre un millier d'individus. 
 

L'ours slovène, un produit d'exportation 


L'ours slovène est même devenu un produit d'exportation: huit mâles et femelles originaires de ce pays ont été relâchés dans la partie française du massif des Pyrénées entre 1996 et 2006.

Les montagnes pyrénéennes comptent aujourd'hui une quarantaine de plantigrades.

Le gouvernement français souhaite réintroduire à l'automne deux ours brun femelles supplémentaires dans le Béarn pour garantir la survie de l'espèce.
 

D'une superficie totale quatre fois plus petite que la région Nouvelle-Aquitaine, la Slovénie, avec deux millions d'habitants, compte vingt fois plus d'ours que la France, où leur présence n'en finit pas de diviser les habitants des zones concernées.

En Slovénie, plus de 60% des habitants plébiscitent la présence des ours dans leur environnement, selon un sondage effectué en 2016, même s'ils souhaitent que leur nombre soit régulé.
 

Aucun "incident sérieux" avec les humains 


Aucun "incident sérieux" avec les humains n'a été déploré ces dernières années et la quantité de dégâts infligés au bétail est également restée stable, malgré la hausse de la population.

"Nous sommes très actifs en termes de mesures de prévention" pour éviter les conflits entre homme et ours", explique Rok Cerne, chargé de la faune sauvage à l'office slovène des forêts.


Éliminer la tentation des poubelles 



Eliminer la tentation d'aller farfouiller dans les poubelles des villages, réserve de nourriture appréciée des ours, a été l'une des mesures phares: dans les communes exposées, les bennes municipales ont été remplacées par des conteneurs solides enfermés dans des structures en métal.

Les barrières électriques installées par les éleveurs pour protéger leur cheptel sont subventionnées à 80% et les pertes de bétail systématiquement compensées.

Des groupes spéciaux d'intervention ont également été formés: "Si un ours s'habitue à visiter un village, le groupe le déplace", explique Rok Cerne.
 

200 abattages de régulation autorisés en 2018


Enfin, la méthode slovène ne fait pas l'impasse sur des abattages dit "de régulation". "Le nombre des ours augmente, ça prouve que nos mesures d'abattage ne sont pas excessives", argumente M. Cerne.

Les autorités slovènes ont proposé cette année l'abattage de 200 ours, le double de l'an dernier.

 
 
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