Biarritz veut retrouver ses habitants. À partir de ce mercredi 1er juin, l’agglomération impose une mesure de compensation dans toute l’agglomération, pour limiter le nombre de meublés de tourisme.
La mesure était annoncée depuis le 5 mars dernier. La Communauté d’agglomération Pays Basque impose dès aujourd’hui une mesure de compensation à tous les meublés présents dans son périmètre. Cet outil devrait permettre à la ville de réduire le nombre de meublés locatifs.
70 recours
La compensation est devenue l’arme-clé des grandes métropoles comme Paris et Bordeaux. Cette mesure impose que pour toute surface louée en meublé de tourisme, une surface équivalente supplémentaire soit proposée en location longue durée, dans le même quartier ou la même ville.
À Biarritz, la mesure a pris effet aujourd’hui mais pourrait être retoquée : soixante-dix propriétaires, sociétés et conciergeries ont déposé des recours pour faire annuler le référé. La décision est désormais entre les mains du tribunal administratif de Pau, qui examine ces recours depuis lundi 30 mai.
Au Pays basque, le collectif Alda est devenu une figure de la lutte contre ces locations touristiques. Après avoir occupé un logement, en octobre 2021, l’association accompagne les particuliers dans leurs démarches pour empêcher les loueurs touristiques de travailler dans leurs immeubles.
Usage commercial illégal
Cette mesure de compensation a fait mouche chez ces militants. “Avec cette mesure, ce sont près de 20 000 logements qui seront de nouveau sur le marché de la location longue durée”, précise Loreline Cariteau-Bapsères, bénévole de l'association. Aujourd’hui, la ville en compte 41 600. Mais pour le collectif, il ne faut pas s’arrêter là. Il propose donc une autre solution : passer par les syndicats de co-propriété.
La location de meublés touristiques à l’année, c’est une activité commerciale. Donc il faut que le règlement de copropriété l’accepte. Généralement, ce n’est pas le cas : c’est soit l'usage mixte ou l'usage privé.
Loreline Cariteau-Bapsères
L’objectif : prouver que ces propriétaires sont déjà dans l’illégalité, en utilisant leur logement à des fins commerciales sans le déclarer, une démarche obligatoire depuis 2020.
Plus de voisins
Mercredi matin, une vingtaine de militants étaient réunis devant un bâtiment de Biarritz. La raison : Corinne et sa mère se battent pour retrouver un véritable voisinage alors qu’il ne reste aujourd’hui que deux habitants, sur les quatorze appartements que compte l’immeuble. “Le reste, ce n’est que des locations saisonnières ou des résidences secondaires. Il y a beaucoup de passage, de nuisances sonores, la porte a été fracturée plusieurs fois. Ma mère, qui est âgée à très peur pour elle”, regrette Corinne Mallet.
Elle a aussi dû lutter pour trouver un logement dans la ville, après avoir été contrainte de quitter le sien. “Ce n’est pas normal que des gens comme moi, qui travaillent à Biarritz ne puissent plus se loger”, souffle-t-elle.
Face aux recours déposés, le collectif promet d’identifier tous les requérants ainsi que leurs logements, pour vérifier la légalité de leur commerce.