La situation était sensible dans cet établissement béarnais, "l'Age d'or" d'Oloron qui compte 96 places d'hébergement. Mais on apprend ce mercredi l'ampleur de la contamination. Avec un bilan terrible: treize pensionnaires qui auraient succombé à la covid-19 ces dernières semaines.
Dans un communiqué, l'ARS explique que l'établissement faisait l'objet d'une attention particulière et d'un partenariat avec l’Agence Régionale de Santé de la Nouvelle-Aquitaine, le Conseil départemental et la préfecture.
Des mesures de protection avaient été mises en oeuvre comme la suspension des visites, le renforcement de mesures d'hygiène, ainsi que le renfort matériel et humain. Un un médecin de l’hôpital est venu en renfort aux côtés du médecin
L'ARS de Nouvelle-Aquitaine affirme également que trois campagnes de dépistages, dont la dernière en date du 24 septembre, n'ont révélé aucun nouveau cas positif à la COVID19.En dépit de cet engagement, 13 décès ont été recensés en lien possible avec la COVID19.
Deux tiers des résidents testés positifs
Le 24 septembre dernier, les tests avaient révélé qu'une soixantaine de résidents étaient positifs à la covid-19, quoique pour la plupart asymptomatiques, d'après les informations fournies par l'établissement à l'époque.A cette occasion le directeur, Frédéric Lecenne confiait ses inquiétudes pour cette population fragilisée aussi par ce confinement et le manque d'activités sociales et physiques. Des personnes quoi qu'il en soit vulnérables face à ce virus.
69 résidents et 15 soignants positifs
Interrogée ce mercredi 30 septembre dans notre édition régionale du 19/20, Hélène Junca, Directrice adjointe de l'ARS Nouvelle-Aquitaine, explique que depuis la détection du foyer d'infection début septembre, plusieurs campagnes de dépistage successives ont été menées face à la situation préoccupante.
69 résidents sur 96 ont été testés positifs au total mais aussi 15 personnes parmi le personnel soignant, et surtout ce mercredi 30 septembre cette annonce de 13 décès parmi ces résidents testés positifs ce mois de septembre.
Des chiffres de décès, communiqués ce jour, qui n'avaient pas même été évoqués par la direction lors de notre reportage du 24 septembre.
Pourtant, comme l'indique Madame Junca, le premier décès remonte au 17 septembre. Avec presque un décès quotidien les jours suivants, jusqu'à ce terrible bilan.
Comment expliquer ce nombre de décès ?
La directrice de l'agence de santé régionale émet des hypothèses sur les raisons d'une telle propagation du virus.
"On voit que les bâtiments sont relativement anciens. Il n'a peut-être pas été possible d'isoler les résidents positifs dans des chambres, peut-être pas suffisament tôt par rapport à la propagation du virus au sein de cet établissement".
Concernant le personnel, a-t-il été suffisant pour encadrer les résidents dans ce contexte? "On a 15 personnels soignants cas positifs: peut-être que cet établissement a souffert d'un sous-encadrement (...) des résidents. Et les renforts sont arrivés peut-être un peu tard... Et des professionnels qui ont, peut-être, circulé dans différentes unités et ont peut-être, sans le savoir, emporté le virus avec eux"...
Autant d'interrogations qui restent aujourd'hui sans réponses mais auxquelles doivent faire face les familles endeuillées.