L'épisode de grêle de samedi soir a endommagé plusieurs dizaines d'hectares de vignes au confin des Pyrénées-Atlantiques, du Gers et les Hautes-Pyrénées, mettant à mal parfois des parcelles entières d'appellations Saint-Mont et Madiran. Notamment à Crouseilles.
"Les feuilles et les grappes sont hachées, il n'y a plus que les tiges" car, "avant floraison", la vigne est "très tendre", se désole Bernard Malabirade, viticulteur dans le Madiran.
Et dans les zones touchées, "les bois sont tellement abîmés que c'est même la récolte 2017 qui est menacée".
Dans le Gers, environ 10% des appellations Madiran et Pacherenc, produites sur le même terroir, sont concernées.
Ecoutez Roland Podenos, Président Cave coopérative de Crouseilles en Pyrénées-Atlantiques (France 3 Midi-Pyrénées)
15% d'assurés seulement
"On le voit, il y a de plus en plus d'orages importants et de phénomènes météo violents. Alors il faut inciter les viticulteurs à s'assurer. Il y a aujourd'hui des systèmes qui coûtent entre 30 et 100 euros par mois à l'hectare", souligne Jérôme Despey, président du conseil vin de l'établissement public FranceAgriMer.Actuellement, seuls 15% des 800.000 hectares de vignes françaises sont assurés. Pour l'heure, les viticulteurs réclament un étalement de leur cotisation à la Mutualité sociale agricole (MSA) et certains souhaitent une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle.
Si certains ont vu leurs espoirs de récolte anéantis, la profession estime qu'il est trop tôt pour préjuger du millésime 2016, après un cru 2015 "béni des dieux" grâce à la chaleur et la sécheresse qui avaient donné des maturités exceptionnelles.
"Tout dépendra de la météo à venir et de la capacité de la vigne à cicatriser", alors que la phase cruciale de la floraison arrive, ajoute Jérôme Despey. Car la grêle, c'est beaucoup plus grave sur des raisins arrivés à maturité, selon lui.