Tout comme le don de sang, le don de lait maternel peut sauver des vies. Durant leurs premières semaines de vie, certains nourrissons prématurés sont incapables de digérer le lait artificiel, mais parfois leurs mamans ne peuvent pas les allaiter.
Le don anonyme de lait maternel est donc crucial pour ces bébés. Mais tous les lactariums de France souffrent de pénurie.
Le lait maternel est une denrée rare. Certaines mamans sont peu ou pas informées qu'elles peuvent donner leur excédent de lait. D'autres hésitent franchir le pas de peur de ne pas donner assez. Il n'y a pourtant pas de petit don.
Au Pays basque une collectrice de lait maternel va à la rencontre des donneuses. Elle est capable de faire 80 kilomètres pour un seul biberon tant les besoins sont grands.
Ce lait est ensuite envoyé au lactarium de Marmande où il est traité et lyophilisé c'est-à-dire réduit à l'état de poudre. Ce traitement augmente sa durée de conservation. Il peut être utilisé durant 18 mois, c'est trois fois plus qu'un lait congelé. Ce précieux stock peut ensuite être expédié aux services de néonatalogie partout en France et même en Outre mer.
Au bout de cette chaîne de générosité, de petits bouts de choux arrivés très très en avance dans la vie, parfois trois mois avant terme. En couveuse et alimentés par perfusion, le lait maternel est la seule nourriture possible pour ces grands prématurés.
Le don reste pourtant un geste de générosité rare car méconnu. Chaque année on compte 3600 naissances au Pays basque mais seulement une centaine de donneuses de lait maternel.
Un magazine de Sabrina Corrieri, Fabien Cordier et Robin Nouvelle