Jean-Pierre Destrade, l'ancien député socialiste des Pyrénées-Atlantiques est mort

Porte-parole du PS dans les années 80, Jean-Pierre Destrade avait été condamné en 2005 à une peine de prison pour escroquerie et trafic d'influence. Il est décédé, mercredi, à 71 ans. L'ancien député des Pyrénées-Atlantiques vivait à Saint-Jean-de-Luz au Pays-Basque. 

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Selon la députée des Pyrénées-Atlantiques Colette Capdevielle, il était gravement malade depuis plusieurs années.

 

Retour sur son parcours politique signé Laurent Lataste. 

 

Un réseau de financement occulte du PS

Jean-Pierre Destrade avait été le principal protagoniste de "l'affaire Destrade", une affaire politico-financière aux multiples volets. Député de 1981 à 1988,  il était été soupçonné d'avoir mis en place un réseau de financement occulte du PS dans les années 80. En avril 2005, le tribunal correctionnel de Pau avait reconnu M. Destrade coupable d'escroquerie, recel d'abus de biens sociaux, trafic d'influence, faux et dénonciation de délit imaginaire. Il l'avait condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis, et 10.000 euros d'amende. Sa peine était couverte par sa détention provisoire.

17 chefs d'entreprises et responsables de la grande distribution avaient été parallèlement condamnés à des peines allant de deux à dix mois de prison avec sursis et à des amendes. Le président d'Auchan Gérard Mulliez avait été relaxé en appel.


Une forme de racket

A son procès, M. Destrade avait reconnu une " cavalerie non intentionnelle ", une forme de racket mise en place auprès de différentes entreprises et groupes de distribution installés dans la région,  alors que, de son propre aveu, il avait  " trop appuyé sur l'accélérateur des dépenses ".

Mais il avait nié tout enrichissement personnel. Il avait toujours affirmé avoir agi comme simple intermédiaire à la demande officieuse et au profit du PS et du MRG.

Mais en août 2004, ce volet "financement occulte de partis" avait fait l'objet d'un non-lieu global, et malgré ses accusations, il n'avait pas été soulevé au procès.

Jean Poperen, député du Rhône (de 1973 à 1988), maire de Meyzieu, et numéro deux du Parti Socialiste (de 1981 à 1987), François Mitterrand, premier secrétaire du PS, Guy Delfau, Martine Lignières-Cassou et Jean-Pierre Destrade, deux non-identifiés, participent à une conférence de presse le 20 août 1979 Anglet, lors de l'école d'été du PS. © RENE JEAN / AFP

"Un sympathique aspirateur à fric"

Le procès avait mis en lumière un train de vie élevé de M. Destrade, essentiellement lié à sa vie politique et ses nombreuses campagnes électorales. Un "sympathique aspirateur à fric" avait décrit un chef d'entreprise jugé dans l'affaire.Très proche de Jean-Pierre Destrade, la députée socialiste des Pyrénées-Atlantiques a estimé qu'il avait été victime du vide juridique de l'époque. 

Jean-Pierre Destrade "a payé très cher sur le plan pénal ses engagements, à une époque où la loi sur le financement des partis politiques n'existait pas"



 


Mme Capdevielle a salué jeudi en Jean-Pierre Destrade "un militant socialiste infatigable", qui "a consacré toute sa vie à la politique et à son parti", et un conseiller général (de Saint-Pierre d'Irube) qui "se battait sans relâche" pour tous ses administrés.



Une procédure rarissime

M. Destrade, condamné, avait été exclu du PS, mais n'étant pas frappé de peine d'inéligibilité, avait continué quelques années à siéger au Conseil général comme non-inscrit. En 2006, il avait apporté son soutien à Ségolène Royal dans sa course à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2007.

L'affaire Destrade avait donné lieu à une procédure rarissime, l'audition d'un Premier ministre en exercice, Lionel Jospin, en qualité de témoin par un juge d'instruction. L'audition de M. Jospin, qui résidait alors à Matignon, avait été réalisée en novembre 2001 à son domicile personnel, par le juge d'instruction de Pau
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