La chambre d'instruction de la cour d'appel de Pau a décidé de ne pas extrader la bayonnaise Emilie Martin. Cette militante d'Herrira (collectif de soutien aux prisonniers basques) est sous le coup d'un mandat d'arrêt européen émis par un juge espagnol qui la soupçonne d'être un élément clef d'ETA.
La chambre d'instruction de la cour d'appel de Pau a estimé qu'aucun des faits reprochés à Emilie Martin dans le mandat d'arrêt européen n'ont été commis en Espagne.
A savoir faire partie d'un mouvement de défense des prisonniers basques et avoir participé à des réunions. Faits tout à fait légaux en France.
La demande d'extradition a donc été rejetée comme l'avait demandé l'avocat général dans ses réquisitions.
Ce mandat d'arrêt européen avait été émis en avril dernier par le juge Eloy Velasco. Il avait ordonné l'arrestation d'Emilie Martin dans le cadre de son enquête sur le présumé "front des prisons de l'ETA", organisation éparatiste armée à laquelle sont attribuées 829 morts en quarante ans de violence, jusqu'en 2010.
Selon le juge, "Herrira", créée en 2012, faisait partie de ce "front" visant à faire circuler l'information entre prisonniers, à les défendre et "à garantir leur cohérence" et leur discipline, en lien avec l'EPPK, un collectif de prisonniers politiques basques créé en 2003.