Ils sont arrivés il y a quelques jours au monastère de Sarrances au grand soulagement de frère Pierre, seul aux commandes depuis 2010. Ils espèrent redynamiser la vie spirituelle béarnaise, installés au coeur d'un site de pélèrinage sur le chemin de Compostelle.
"C'est un très très grand jour pour moi" confie Pierre Moulia.
Un seul prêtre pour 15 paroisses
L'unique prêtre de l'ensemble des vallées de Barétous, d'Aspe et d'Oloron a tenu seul l'Abbaye de Sarrance depuis 2010.
"Il s'occupait de 15 paroisses !" témoigne Laurence, l'une des fidèles des lieux. "Les baptêmes, les enterrements, il reçoit énormément de personnes, des jeunes, des moins jeunes. Là, les quatre frères qui arrivent sont tous les quatre prêtres, ils vont pouvoir l'épauler" se réjouit-elle.
Frères Renaud, Paul-Emmanuel, Julien et Dominique-Marie arrivent tout droit de l'Abbaye de Mondaye en Normandie, la principale abbaye des prémontrés en France, l'ordre dont ils sont issus.
Une vocation : aller à la rencontre des autres
Leur implantation en Béarn est définitive. "Je suis un peu ému" reconnaît Dominique-Marie face à l'accueil qui leur a été réservé. 400 fidèles sont venus assister à leur installation lors d'une messe présidée par l'évêque de Bayonne, Mgr Aillet.
"C'est un moment très important. On a traversé 1000 kilomètres pour venir nous implanter ici, on a besoin de sentir que notre arrivée correspond à un besoin et à une attente spirituelle et humaine".
Les quatre chanoines ont bien conscience du challenge à relever dans ce territoire reculé où, comme partout, les communautés ont perdu de nombreux fidèles. "Nous serons un point d'appui ici à Sarrance et nous irons à la rencontre des gens. L'accueil c'est notre vocation" explique frère Renaud.
Espoir de renouveau
"Ca va redonner de la vigueur, un nouveau dynamisme pour les pèlerinages, les chemins de Compostelle, les paroisses " espère Michel, un paroissien venu spécialement de Lescun assister à la messe d'installation.
"Ils sont jeunes, ils dialoguent, c'est très bien pour nous, ils vont participer au renouveau" ajoute Pierre, venu lui d'Accous.
A cette messe d'accueil, la moyenne d'âge est élevée, beaucoup de cheveux blancs dans l'assistance. L'arrivée des chanoine changera t-elle la donne ?
"En tous cas, il y a beaucoup de potentiel !" assure Laurence.
Voir le reportage d'Elise Daycart et Olivier Lopez :