Ils sont colombiens, espagnols, américains... six jeunes lycéens sont arrivés dimanche en périgord. Ils vont passer entre trois et dix mois dans une famille d'accueil. Ces échanges, lancés après la 1ere guerre mondiale dans un ideal de paix entre les peuples, prennent encore aujourd'hui tout leur sens.
"Là on attend Chloé, 14 ans, elle va venir vivre à la maison pendant trois mois".
Cette quadra périgourdine et sa fille patientent sur le quai de la gare de Périgueux. "Moi je suis contente, c'est comme si j'avais une grande soeur" s'enthousiasme sa fille Louise, 12 ans. "J'espère qu'elle va se plaire chez nous".
Le train de Chloé arrive. Ils sont six jeunes étrangers à débarquer, tous engagés dans un échange scolaire avec l'association Vivre Sans Frontières.
"Cela va au-delà d'un échange linguistique" explique l'une des représentantes de l'association en périgord.
Ce sont des séjours interculturels. L'objectif final est d'arriver à mieux se comprendre entre différentes cultures, essayer de bien vivre ensemble. Ca va permettre de déconstruire un certain nombre d'idées reçues, de préjugés
Une responsable de l'association Vivre Sans FrontièresFrance 3 Aquitaine
A l'origine AFS était une organisation humanitaire. Elle a vu le jour pendant la première guerre mondiale en envoyant un corps d'ambulanciers américains en Europe.
En 1920 les premiers échanges universitaires sont lancés, entre français et américains. L'objectif : "aider à construire un monde plus pacifique en encourageant la compréhension mutuelle entre les cultures".
Il y a un idéal de paix au départ. Les jeunes ambulanciers qui sont venus sur les champs de bataille pendant la guerre se sont dit que ce n'était pas possible de voir une telle boucherie. Pour éviter ça, pour éviter les guerres, il fallait absolument essayer de se comprendre mutuellement. Et pour ça il n'y avait qu'une seule solution c'était le vivre ensemble
Une responsable de Vivre Sans FrontièresFrance 3 Aquitaine
Aujourd'hui l'AFS permet d'organiser des échanges dans une cinquantaine de pays.
"Pour aller en cours, tu montes la rue, tu prends à droite et c'est tout droit, tu peux pas te tromper!"
A peine arrivée Chloé, l'espagnole, doit vite prendre ses marques. Elle devra rejoindre sa classe dès le lendemain. Sa famille d'accueil a tout préparé, récupéré les livres, l'emploi du temps, aménagé la chambre.
"Nous on est une famille de deux à la maison. Louise est toute seule. Je me suis dit que ça pouvait être très riche pour elle. Elle pourra partager plein de choses avec Chloé, lui faire découvrir la langue, la culture, notre manière de vivre".
En effet la jeune périgourdine semble très investie et ravie d'enfin recevoir celle qu'elle avec qui elle avait déjà échangé en visio.
"Trois mois ça va être long donc on va créer des liens, on peut échanger sur nos cultures, apprendre plein de choses sur les pays. Et puis moi je vais lui apprendre le français et peut-être quand elle va partir je saurai parler espagnol, ça va être cool".
Chloé qui avoue se sentir "un peu nerveuse" se dit "très contente de découvrir une autre vie en France". Elle ne compte appeler sa famille qu'une fois tous les quinze jours, pour vivre pleinement cette nouvelle expérience.
Le reportage vidéo de M.E Constans et R. Carton :