"On ne veut pas que cet élève raciste reste au lycée, sa punition est trop légère", les lycéens de Bréquigny à Rennes prennent la parole

Après le mouvement qui a dégénéré ce 19 décembre 2024 au lycée Bréquigny de Rennes, les élèves s’expriment sur les actes racistes qui se sont déroulés dans l’établissement. Ils avaient prévu un rassemblement pour demander une sanction exemplaire contre le lycéen qui a usurpé l’identité d’un enseignant pour créer un faux compte sur les réseaux sociaux.

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"On ne peut pas tenir des propos comme ça. Notre pays s’est battu pour qu’il n’y ait plus ce genre de choses". Élève en 1ʳᵉ au lycée Bréquigny de Rennes, Nell est déterminée à dire sa colère. "La chose est trop grave, on veut juste qu’il parte."

Des cris de singe

Au moment de la rentrée, en septembre, une élève a été la cible de remarques et d’agressions racistes. "On imitait des cris de singe, on se moquait de sa couleur de peau. Elle vivait un enfer", rapporte un professeur. Un enseignant intervient pour prendre la défense de la jeune fille.

Mais à la fin du mois de novembre, un élève crée un faux compte TikTok au nom de cet enseignant. Compte sur lequel il publie des posts à caractère raciste. "Voir son nom associé à de telles horreurs, cela a été pour lui dévastateur", poursuit son collègue.

Un conseil de discipline est réuni et le 11 décembre, l’élève coupable de cette usurpation d’identité est exclu mais avec sursis. Professeurs et élèves sont consternés. Les enseignants et le personnel se mobilisent, lisent un texte "Nous refusons le racisme et sa banalisation."

 

Une action pacifiste qui a mal tourné

Les élèves souhaitent eux aussi agir. "On voulait faire une action pacifiste, explique un élève de terminale, un sit-in quelque chose comme cela. Et puis, ça a mal tourné."

"Certains sont entrés dans le lycée pour prévenir les autres élèves que quelque chose se passait, plaide-t-il, mais d’autres ont commencé à frapper les portes, à casser les vitres, à lancer des extincteurs."

"Beaucoup de vidéos, et encore plus de rumeurs ont circulé dans l’établissement. On a même parlé de bidons d’essence qui auraient été amenés dans les couloirs", raconte une autre lycéenne.

"Il y a eu beaucoup d’alertes intrusion, regrette Nell. Certains ont eu peur, mais tous les gens qui étaient là, c’étaient vraiment des gens qui refusent ce genre d’actes racistes."

Un malaise persistant

Ce 19 décembre, le lycée a rapidement fermé ses portes. Mais le malaise demeure. "Les propos racistes se banalisent", constatent les jeunes. Beaucoup d’élèves se font insulter, à cause de leur couleur de peau, de leur handicap, de leurs orientations sexuelles."

"Il y a beaucoup de remarques, témoigne cette jeune fille, élève en 1ʳᵉ au lycée. Dans les couloirs, au self… On dit : "T'as volé mon sac", en faisant référence aux origines."

Elle aimerait que l’école s’empare du problème, en maternelle, en primaire. "Il faut en parler aux enfants pour leur dire, ça n’est pas drôle, arrêtez cela, il faut leur inculquer les vraies valeurs, comme cela les générations futures ne tiendront pas ce genre de propos !"  

"On ne veut pas que cet élève raciste reste, martèle Nell. Sa punition est trop légère."

Le proviseur du lycée a fait appel de la décision. Un conseil de discipline académique doit statuer à la mi-janvier sur le sort de l'élève responsable de l’usurpation d’identité. Son exclusion temporaire pourrait se transformer en exclusion définitive. D’ici là, il doit suivre ses cours à son domicile.

"Même pour lui, il n’est pas du tout en sécurité dans le lycée, c’est n’importe quoi de le laisser étudier ici", s’emporte l’adolescente.

Les vacances de Noël qui débutent ce vendredi soir permettront peut-être d’apaiser un peu les esprits.

Mais alors que se termine le procès de l’assassinat de Samuel Paty, l’École devra sans doute s’interroger.

 

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