Depuis le 8 mars, tout rassemblement de plus de 1000 personnes a été interdit par le gouvernement pour éviter la propagation du coronavirus. Une décision qui impacte fortement les manifestations sportives et les clubs aquitains.
L'ombre du coronavirus plane aussi sur les clubs de sport aquitains. Depuis hier, la Ligue de football professionnel (LFP) a décidé que tous les matchs de Ligue 1 et Ligue 2 prévus jusqu'à la mi-avril se dérouleront dans un "huit-clos total". Une mesure prise pour répondre à l'interdiction du gouvernement d'organiser des rassemblements de plus de mille personnes.
"Nous sommes des citoyens"
Les Girondins devront donc affronter le Stade Rennais dimanche prochain sans supporters. Et même si les Ultramarines ressentent un petit pincement au coeur à l'idée de ne pas voir leurs joueurs en vrai sur la pelouse, leur porte-parole Florian Brunet ne veut pas dramatiser :J'ai entendu un supporter de Paris dire : "c'est une catastrophe, on ne va pas pouvoir voir PSG - Dortmund !" Je lui ai répondu : "Oui, enfin c'est une catastrophe qu'il y ai plus de 400 morts en Italie..." Avant d'être des supporters, nous sommes des citoyens.
Pourtant, il espère que la situation ne durera pas plus longtemps que le 15 avril : "Sans le public, il n'y a pas de foot ! C'est une parodie de foot." Message qu'il fait aussi passer sur les réseaux sociaux :
A l’heure où nous entrons dans une ère pleine d’inconnues, où les dégâts sont et seront monumentaux, il est déjà compliqué de continuer de parler foot.
— Brunet Florian #KingStreetOut (@FlorianBrunet78) March 11, 2020
Ce foot tel que nous l’aimons n’existe plus pour l’instant.
La TV va peut-être enfin comprendre l’importance capitale du public.
100 000 euros de pertes
Dans les Pyrénées-Atlantiques, le club de basket de l'Élan Béarnais a décidé de ne pas jouer à huit clos lors de son match tant attendu face à l'Asvel dimanche au Palais des sports de Pau. Il va permettre à une petite partie des supporters de venir voir leurs joueurs, sans dépasser le millier fatidique. Alors forcément, certains seront privilégiés, comme l'a précisé le club dans un communiqué : "priorité est donnée aux abonnés et partenaires payants."Mais l'inquiétude ne cesse de grandir au sein de l'Élan. Car l'interdiction porte jusqu'au 15 avril, ce qui les prive de supporters pour deux matchs très attendus à domicile : celui contre l'Asvel, deuxième du classement, et le derby face au CSP Limoges. Pas de public, pas de billets, et une énorme perte pour le club, comme l'explique Didier Gadou,
le directeur général :
Notre manque à gagner, il sera d'environ 100 000 euros. Est-ce qu'on s'en sortira ? Je ne peux pas vous le dire." [...] C'est toute une économie qui est en train de flancher.
À noter que la célèbre course "La Féminine de Pau" est reportée au mois de juin.
Même stratégie pour Basket Landes, à Mont-de-Marsan : moins de mille personnes seront autorisées à voir le match des Landaises contre Charleville-Mézières ce vendredi 13 mars à l'espace François Mitterand. Les abonnés et les partenaires passeront en priorité.
Réinjecter des fonds propres
Mais pour Christophe Le Petit, responsable des études économiques au Centre de Droit et d'Economie du Sport, ce ne sont pas les grosses équipes qui risquent de pâtir le plus de cette interdiction, mais les clubs de moindre envergure :
Pour les rugbymen de Top 14 et de Pro D2, le doute plane encore : toutes les rencontres pourraient être reportées. Un vote déterminera la décision des présidents des clubs lundi 16 mars prochain. Six clubs aquitains seraient concernés.Ceux qui vont le plus souffrir sont ceux qui ont le moins de fonds propres, et ceux qui n'ont pas d'actionnaires à même de réinjecter de l'argent.